jeudi 25 octobre 2018

Epilogue seychellois

Qu'il est bon de voir son nom dans une liste de l'avifaune des Seychelles :

https://www.seychellesbirdrecordscommittee.com/the-seychelles-list.html

SBRC accepted 3 new species to the Seychelles list in March 2016. These were:

1. A 1cy Eurasian Spoonbill Platalea leucorodia in flight over the plateau area of Aride on 30 December 2015 (N Pluchon, M Curran, J Michel, U Samedi, E Palmer).
2. A Eurasian Reed Warbler Acrocephalus scirpaceus race fuscus (‘Caspian Reed Warbler’), which landed on a fly-fishing skiff at St Francois on 11 November 2015 (W Haselau).
3. A female Greater Painted-snipe Rostratula benghalensis at a freshwater pool and an adjacent muddy area, Ile Perseverance, Mahe, 30-31 January 2016 (C Onezia, J Souyave, AP Skerrett).


Voilà, juste un petit kiff pour cette journée inoubliable.

mercredi 14 mars 2018

Bartolomé


Depuis deux semaines et le retour d’Isabela c’est le même petit train-train avec des recherches d’oiseaux, de nids et toujours aucune couvée fructueuse à l’horizon. Heureusement la motiv’ est toujours là, il suffit juste pour cela de trouver de nouveaux mâles et d’avoir à disposition, enfin, des talkie-walkie pour discriminer des individus (en se plaçant donc à deux endroits différents). Rien que ça, ça me suffit déjà.

Hibou des marais Asio flammeus pas loin d'un couple de brujos.
Ce samedi 10 mars, je suis allé à l’île Bartolomé. Elle ne fait qu’un petit kilomètre carré mais en met plein la vue. Elle est majoritairement aride, rocailleuse et dépourvue de vie mais elle possède une petite portion paradisiaque, verdoyante et sableuse où les tortues viennent pondre aux abords d’une eau cristalline.

Bartolomé, c'est aride ! Un lézard, des cactus de lave et des plantes qui ne s'abreuvent qu'avec l'humidité ambiante.

Pourtant, Bartolomé a un petit spot qui ressemble au paradis.

Et ça, c'est pas mal aussi, le petit cercle.

Lui, vous le connaissez normalement maintenant.

Et lui aussi. Il cache un pote en plus.
La journée consiste en une visite du sommet de l’ile (doit faire 200-250m de haut, ça se fait bien) pour admirer la vue alentour et le guide expliquait bien la géologie de l’ile ainsi que son écosystème. Ensuite, c’est une toute petite heure de snorkeling où un requin à pointes blanches et un pingouin nagèrent dans nos environs. Le spot est surtout un des meilleurs que j’ai vu ici pour la visibilité. L’eau est de plus calme et c’était donc très agréable de nager là.

Au retour, le bateau stoppe quelques minutes à proximité de l’ile Daphné Major où nichent des Fous de Nazca (aussi appelé Fou de Grant), des Phaétons à queue rouge et des Mouettes à queue fourchue. Très bon endroit pour observer des oiseaux marins donc. L’observation fut facile puisque à l’aller comme au retour, je me suis posté à l’avant du bateau (ça fait vraiment vie de riche quand tu es sur les coussins situés devant la cabine de pilotage et que tu peux t’allonger tranquillement).
La journée fut donc excellente et c’est tant mieux parce que ce n’est pas donné (160 $).

Des Brown Noddys Anous stolidus galapagoensis, presque comme aux Seychelle.

L'ile Daphné mayor


Le Galapagos Shearwater Puffinus subalaris, c'est juste par que l'ensemble est joli.


Difficile de savoir de quel océanite il s'agit mais je tente le White-vented Storm-Petrel Oceanites gracilis.

Douze Phalaropes à bec étroit Phalaropus lobatus !!!

Des mouettes à queue fourchue Creagrus furcatus.

Le Fou de Nazca Sula grantii niche sur Daphné mayor.

Le Red-billed Tropicbird Phaeton aethereus ! Ô joie !


jeudi 1 mars 2018

Isabela

J’aurais passé une grosse semaine sur Isabela. Au fait, Isabela, c’est quoi ? C’est la plus grande ile des Galápagos avec 110 km de long. Pourtant, elle est peu peuplée et les gens ne l’habitent que dans le sud. Pourquoi ? A cause des volcans, il y en a cinq, ils composent tous l’ile, certains sont actifs, d’autres comme celui de Sierra Negra, avec son cratère le presque plus grand du monde (oui, il est deuxième), sont endormis, normalement. Heureusement pour l’heure car j’y ai dormi juste à côté. Oui, les Moucherolles vermillon vivent sur son flanc et c’est là qu’on procède à notre étude des populations et à l’impact de la mouche Philornis.
D’une façon globale, on part sur le terrain entre 6h et 7h et on revient vers 14-15h. Des fois, on a le luxe de repasser par la cuisine pour manger un peu car marcher, ça creuse dur. Le but est le plus souvent d’éviter la pluie qui commence en milieu d’après-midi. On s’en sort quasi comme des pros, sauf vendredi 23 où l’eau a commencé à quitter les nuages bien plus tôt que prévu et je me suis retrouvé intégralement trempé en quelques minutes. Voilà le genre de trucs qui marque.
Alors, toute cette eau, pour les oiseaux, d’un côté, c’est bien car cela leur permet d’avoir les jours suivants une profusion d’insectes à offrir à leurs poussins. D’un autre côté, c’est sur le moment une possible catastrophe si la pluie est vraiment très forte (c’est souvent comme ça que ça se passe ici hélas) et qu’il vente car cela peut faire tomber le nid à terre et il ne reste plus aux parents qu’à tout recommencer.
Ainsi, j’ai pu voir de tout. Un nid prédaté, abandonné (embryons qui ne développent pas assez vite, pourquoi ?), tombé au sol avec et sans poussins, avec ou sans Philornis, bref, un nid, souvent, ça part bien mais 15 jours plus tard, le succès reproducteur montre déjà la difficulté à avoir des jeunes à l’envol.
A la fois triste et intéressant, la loi de la nature se rappelle durement à nous.
 
Un juvénile mâle

Un juvénile de quelques semaines

Un jeune et sa mère. Bien pour voir les différences entre les deux.

J’ai, à côté de cela, put profiter de deux journées en ville. Cela m’a permis de visiter la ville de Puerto Villamil, ses alentours de flamants roses, échasses, iguanes noirs, limicoles, son chemin de lagunes qui mènent à un mur de pierres volcaniques tristement nommés le mur des larmes (construits par des prisonniers dans un simple but cruel avant de les exécuter en plein milieu aride). Il y a quelques choses à faire ici avant de repartir, oui.


Le Greater Flamingo Phoenicopterus ruber glyphorhynchus

Le Garrapatero ou Smooth-billed Ani Crotophaga ani


Coucher de soleil depuis Puerto Villamil


Charadrius semipalmatus mode Michael Jackson

Le mur des larmes

Un peu de mangrove avec son héron strié


Tyto alba punctatissima femelle



Le volcan de la Sierra Negra



Le Fou à pieds bleus Sula nebousii

Le Galapagos Shearwater Puffinus subalaris et un Phalarope à bec étroit Phalaropus lobatus. 

lundi 26 février 2018

Les deux premières semaines de février

Semaine du lundi 05 février
Retour sur le terrain et pour cette semaine, on change un peu la donne et j’essaye de pouvoir tirer quelque chose des informations que l’on récolte avec celles qui sont à disposition. Nos chefs sont partis sur les iles Pinson et Rabida étudier le Brujo, ce qui pose déjà un petit problème pour savoir si David a des informations à nous donner. Qu’à cela ne tienne, je découvre qu’avec mon application Mapsme de téléphone, j’ai chargé la carte des Galapagos et je peux donc localiser mes points « oiseaux » dessus. A partir du seul document reçu par notre boss équatorien (une carte regroupant plein de points le long des chemins mélangeant toutes dates possibles et indifférant les observations mâles des femelles), je retrace une carte vierge que je photocopie en grand nombre. Il sera alors possible de répertorier dessus de façon hebdomadaire les observations de Brujo afin de pouvoir tracer, à la fin de l’époque de reproduction, les contours des territoires de Brujo. Cela permettra d’avoir un document papier, une trace écrite (parce qu’il n’y a rien d’imprimé) en plus des points GPS existants (mais qu’en faire si tu n’as pas le logiciel pour les récupérer ou le fond de carte pour les interpréter) qui servira de repère fiable aux prochains observateurs. Ainsi, les trois premiers jours ont été consacrés au terrain (Bien cools au passage avec la découverte de juvéniles sûrement nés début décembre, la bonne époque car la mouche Philornis ne parasite pas à cette période). Le jeudi, on peut dire que c’était relâche puisque la matinée était consacrée à une réunion de Sciences avec des présentations de 5 minutes de travaux en cours ou finis. Ça, c’est super bien pour voir ce qui se passe dans les autres laboratoires. Puis en après-midi, recherche de documents à la bibliothèque de la fondation (5 documents en stock, c’est peu et surtout rien de nouveau) et création d’une carte pour répertorier sur papier les observations (assez pratique aussi sur le terrain). Et vendredi, retour sur le terrain.

Le cucuve (nom local) en gros plan.

L'accueil est familial à Floreana.


Les iguanes sont vert et rouge ici.

Les tortues terrestres de Floreana

Cette photo est surtout pour rappeler que Floreana possède une source d'eau constante (contrairement à Santa Cruz) représentée par quelques minces filets d'eau. Je vous invite à chercher des infos sur cette ile et les européens qui sont venus l'habiter en Robinson solitaires. Problèmes de voisinage, disparitions mystérieuses, un vrai petit polar.


Une sculpture du XXème siècle près de la cave des pirates.
La playa negra
Le Pingouin des Galapagos Spheniscus mendiculus

Un iguane femelle creusant pour pondre ses œufs. 

Le Fou de Nazca Sula grantii
Du samedi 10 au mardi 13, c’est carnaval !
Carnaval, c’est quoi ? C’est d’abord deux jours de congé en plus du weekend, formidable ! C’est aussi de la musique dans la rue de Puerto Ayora sur une scène (qui me semble être l’unique lieu des festivités en ville) et l’élection sur 3 jours de la reine de la ville (à chaque jour qui passe, le nombre de candidates réduit). C’est aussi le moment pour les enfants de s’amuser en s’arrosant de produits vaisselle… En fait, on vend des bombes/aérosols mousseuses pour s’asperger mutuellement et à l’odeur, cela semble fortement être une sorte de liquide vaisselle peu concentré. Ça fait un tabac et vous êtes sûrs d’en recevoir un peu. En gros, à part la fête et danser dans la rue en soirée, le carnaval n’a pas l’air de comporter grand-chose d’autre.
Le dimanche, avec trois autres volontaires, nous avons passé une journée à Floreana. Découvrir une nouvelle ile est toujours un grand pied. Environ deux heures de trajet pour y aller où l’on peut voir Océanites, Pétrels, Fous de Nazca et Dauphins. Visite guidée d’une petite partie de l’ile. On a cherché des oiseaux endémiques de Floreana mais on n’en a pas trouvé. Ensuite, un peu de snorkeling, surtout à un spot (la Boleria) où les tortues sont en forte densité, en eau peu profonde, et où on les frôle avec facilité. Observation d’un pingouin à la Playa negra et retour à 17h.
Un bébé gecko, trop cute ! Le Phyllodactylus galapagoensis !
La semaine du 12 février est donc plutôt courte en terme de travail. Le mercredi, nous partons sur le terrain, trouvons deux nouveaux mâles dont un sur un site loin des autres et avec plausiblement une femelle. J’ai hâte d’en savoir plus. Jeudi, c’est de nouveau une journée conférence consacrée aux oiseaux et à la mouche Philornis. Vraiment bien. Dans un premier temps cela permet de se rendre compte de tous les travaux existants en ornithologie aux Galápagos (ça rassure un peu). Le vendredi, c’est réunion spéciale Brujo toute la matinée. Pour l’occasion, les volontaires d’Isabela sont revenues passer deux journées à Santa Cruz. On coordonne les actions et la façon de répertorier les informations. On teste du matériel. Manque de chance pour Eileen, malade depuis la veille en aprem’, elle ne peut retourner à Isabela en ce vendredi après-midi. Je la replace et m’en vais accompagner Célina dans l’étude du Brujo sur la plus grande ile de l’archipel. Il était prévu qu’un jour, j’aille sur leur site pour les épauler mais aucune date n’avait été fixée. Au final, je me retrouve à partir la veille pour le lendemain (oui, jeudi, on avait évoqué la question) sans savoir combien de temps je vais rester. Voilà un peu d’aventure.
Isabela me rappelle beaucoup plus les Seychelles par son ambiance et ses routes en terre. J’y observe quelques Flamants roses (ça commence bien) et j’arrive sur le site durant la nuit. Idéal pour garder du mystère sur le lieu jusqu’au lendemain matin.
Le bar est sur la plage à Isabela.

La vue depuis le boulot, au réveil.
Le lieu de vie de El Cura

En soirée, le ciel annonce la pluie.
Samedi 17 février, c’est pas tout ça mais à avoir eu une petite semaine peinarde, faut bien se rattraper. Alors, nous partons vérifier les nids d’El Cura. Le site ? Rien à voir avec La mina de Santa Cruz. Le lieu est ouvert, dégagé, les zones herbeuses dépassent rarement les 50cm de hauteur. Ce sont de vastes zones de pâturages délimitées par les bosquets de Escalesia et Nogal de la réserve naturelle. Ainsi, l’oiseau niche dans un arbre et chasse dans la prairie (deux habitats à disposition). Les mûres sont absentes, les Papamoscas aussi, les oiseaux-moqueurs également. Les densités des autres espèces d’oiseaux sont vraiment différentes. Là où ceux cités abondent à Santa Cruz, ils sont rares ici.
Les Brujos locaux sont majoritairement silencieux, ils couvent tous. Les nids sont à 5-10 minutes les uns des autres et il y en a une petite vingtaine à observer. C’est très différent de ce que je connais et cela rend le volontariat plus intéressant.
Ainsi, du samedi au mardi matin, je passe mes journées à observer l’espèce, à regarder le nombre d’œufs par nid, à injecter un insecticide dans les plus accessibles pour éliminer les asticots de la mouche Philornis avant qu’ils ne viennent sucer le sang des poussins. J’observe des juvéniles partiellement duveteux de moins d’un mois quémander encore de la nourriture à leur père pendant que ce dernier les entraîne à des vols prolongés. Il y a aussi des jeunes Brujos encore parsemés sur leur poitrine de quelques ténus points noirs, d’autres jeunes mâles au rouge graduel et partiel. Plus tristement, la nature fait bien loi et d’une femelle nicheuse, il ne reste que des plumes en bas de l’arbre, œufs cassés et mâle volant alentour, papillon au bec, alarmant sans fin à la recherche de sa belle. Quant au dimanche 18, on remet ça. Les journées passent diablement vite.



Habitat typique à El cura, très ouvert. Rien à voir avec Santa Cruz.

Femelle de Brujo