vendredi 26 janvier 2018

20-21 janvier à Santa Cruz

Mon premier weekend end aux Galápagos a été plutôt chargé et c’est tant mieux. Je suis resté sur l’ile de Santa Cruz et j’ai pu mieux la découvrir. Le matin, je suis allé avec les autres volontaires de la fondation au marché de la Feria et c’est mieux d’y aller tôt, donc me voilà debout dès 6h. Il existe en parallèle du marché municipal mais n’a lieu que le samedi. Il n’est ma foi pas très grand et permet de réaliser à quel point la ville de Puerto Ayora est à taille humaine.  C’est le bon endroit pour acheter ses produits frais avec lesquels se nourrir la semaine.
L’après-midi, direction le sommet de l’ile avec le Cerro Crocker qui culmine à 860 mètres environ. Il permet de réaliser à quel point les habitats de l’ile sont variés avec son ouest vallonné, son nord et est plat sur une étendue qui doit faire presque la moitié de l’ile et ses quelques gigantesques trous (comme les Gemelos où je fais du terrain) dus à la géologie volcanique de l’ile (où la lave coule sous la surface puis disparait laissant des grandes galeries dont le plafond s’effondre).
Le sommet est aussi le parfait endroit pour entendre une tripotée de Râles des Galápagos, tout petits, planqués dans les fougères et quasiment impossibles à voir (à moins de trouver un bon spot).

Une équipe de tournage japonaise (?) au marché de la Feria au petit matin.

Puerto Ayora depuis les hauteurs de l'ile

La partie ouest. Je bosse là-bas, vers le grand de prairie bien verte.

La partie est, bien plate.

Mais c'est hyper-venteux là-haut (3 de la douzaine de volontaires que nous sommes).

Le Râle des Galapagos Laterallus spilonotus !! Un grand carré de plastique au sol, ça sentait bon le "hall d'entrée" où apercevoir ce petit oiseau de 15cm.

Le Hibou des marais version sous-epèsce Asio flammeus galapagoensis. Il est tout pareil que le notre.
Le dimanche, direction Las Grietas, de l’autre côté de la ville. Joli endroit où se trouve un bras de mer coincé entre deux falaises. Quelques poissons y sont visibles et nous y allons dès 6h du matin pour profiter du lieu sans aucun touriste (ils arrivent vers 8h). En début d’après-midi, j’enchaîne sur un parc de tortues terrestres géantes et un tunnel de lave de 400m, bien sympa. Pour les tortues, elles sont une bonne centaine en liberté totale sur plusieurs hectares (ça me rappelle beaucoup l’ile de Curieuse aux Seychelles) et je me demande d’ailleurs si des tortues « sauvages » existent. On a quand même un panneau "attention tortues » sur la route qui nous emmène sur nos sites d’études qui semble indiquer que oui et ce vendredi, d’ailleurs, en revenant du boulot, une tortue traversait justement la route (assez rapidement je trouve) donc, il doit être possible pour certaines d’entre elles de se déplacer comme elles veulent sur toute l’ile.


Un poil de repos tout de même mais ce n’est pas ce week end que j’ai pu faire de grasses matinées.

Lava Gull Leucophaeus fuliginosus, espèce endémique

Las Grietas

Yellow warbler femelle Dendroica petechia aureola qui finit de prendre son bain.
Las Grietas vues d'en haut


Galapagos lava Lizard Microlophus albemarlensis femelle, endémique.
Il y a des salines ici aussi.
Bécasseau minuscule Calidris minutilla 

Chevalier errant Tringa incana

Des otaries des Galapagos Zalophus wollebaeki traînent dans le port.

Direction Santa Rosa et le parc des tortues géantes




On peut prendre 1001 photos.

Le White-cheeked Pintail Anas bahamensis galapagoensis.

Le tunnel de lave, bien haut à certains passages.

Et puis là, y a comme un mur où le seul moyen de passer est de s'allonger.

Le volley-ball est Le sport insulaire.

dimanche 21 janvier 2018

Début du volontariat aux Galapagos

Galápagos, première partie, il faut arriver là-bas. Pour cela, il faut passer par Quito ou Guayaquil. Ne connaissant pas la seconde ville, voilà l’opportunité de découvrir ce lieu.
A dire vrai, il n’y pas grand-chose à voir à part se promener le long du fleuve sur le Malecon 2000. Rendez-vous des familles pour une balade le dimanche, le Malecon 2000 (pourquoi 2000 ?) réunit des vendeurs à la sauvette de pommes d’amour, de l’eau fraîche ou de glaces (les voir se cacher quand passe un membre des forces de l’ordre est assez marrant à observer) et regroupe sûrement les plus mauvais portraitistes de toute l’Amérique du Sud.
La promenade m’emmène jusqu’au quartier populaire de las Peñas, coloré, sur les hauteurs de la ville, il est fréquenté par les touristes et s’avère en fait plutôt sûr (en tout cas sécurisé). Il offre une belle vue panoramique sur la ville, le fleuve et ses plaines éloignées où y naissent quelques monts.

Vue depuis le quartier de las Peñas sur l'autre mont, l'autre partie de las Peñas
Le lendemain, mi-janvier, direction l’ile de Santa Cruz aux Galápagos. Passer en moins d’une semaine du Machu Picchu à cet archipel, ça fait un peu visite de l’Amérique du Sud en mode express d’un coup mais c’est juste une impression. C’est parti pour deux mois et demi à faire un volontariat sur certains passereaux. C’est bien, concernant absolument tout, je vais de surprise en surprise. Vu d’avion, les eaux sont bien belles, bleu turquoise, transparentes mais je ne peux m’empêcher de comparer avec les Seychelles. Ce n’est pareil. Surtout, le nord de l’ile de Santa Cruz et l’ile de Baltra (où se trouve l’aéroport) sont très rocailleuses. Baltra possède un cactus par-ci par-là et la dimension volcanique du site se ressent pleinement. L’autre surprise concerne la faune. Effectivement, elle se laisse voir de près, très près même. Qu’ils s’agissent d’oiseaux, de reptiles ou des lions de mer, la peur de l’homme n’existe pas et c’est un ravissement que de profiter de cela.
La Fondation Charles Darwin où je vais vivre et travailler se trouve au sud de Santa Cruz, qu’il faut donc entièrement traverser en bus. L’ile est grande, plutôt bien ronde, doit faire bien 30-40 km de diamètre. Au sud se trouve également la ville de Puerto Ayora, la « grosse » ville de l’ile ; et a fondation se trouve à proximité immédiate, juxtaposée. Le lieu est grand, loin d’une modeste structure que j’imaginais. C’est un peu la LPO des Galapagos avec une soixantaine d’employés, une douzaine de volontaires dont cinq équatoriens. Je suis le seul français donc je vais beaucoup pratiquer les autres langues, ce qui est plutôt cool. Pourtant, en rencontrant les gens, je vois pas mal de voyageurs dans le lot dont certains qui sont passés par Paris et qui ont hâte de pouvoir parler de nouveau leur français un peu rouillé (donc, une immersion totale sans parler français du tout relève de l’impossible).
Santa Cruz à gauche et Baltra à droite

C'est sec ici.

En attendant le bus après avoir traversé le bras de mer séparant les deux îles (voir photo plus haut), un Lion de mer de Galapagos Zalophus wollebaeki, endémique, se montre en train de chasser.

Il y a aussi quelques Fous à pieds bleus Sula Nebouxii chassant à cet endroit.

Il y a même des Pélicans bruns Pelecanus occidentalis.

Et des Frégates superbes Fregata magnificens.
Première journée à découvrir les lieux et faire quelques courses. Le 16, c’est terrain direct à 6h30 dans les hauteurs (700-800m) pour chercher les nids de quelques espèces (pas facile, ils font tous des boules avec les mousses et lichens au milieu de branches remplies de mousses et lichens) dont le Warbler Finch. Lui, c’est un pinson dont le bec a pris la forme d’un bec de pouillot et il est plutôt facile à identifier. Les autres pinsons, les fameux de Darwin, sont vraiment durs à distinguer. Ça fait 6-7 espèces qui ont tous la même allure, la taille change et quelques colorations mais va falloir un peu de temps avant de pouvoir les identifier facilement (pas à l’oreille en tout cas). Les moucherolles (Flycatchers en anglais, ça sonne mieux) sont représentés par deux espèces facile à distinguer (faut dire, ils sont cools comme oiseaux). Déjà, s’attarder sur tous ceux-là, c’est bien assez.

Deuxième journée consacrée qu’au Vermilion Flycatcher qu’on devrait plutôt appeler le Darwin’s Flycatcher Pyrocephalus nanus (il est passé de sous-espèce à espèce) et à chercher des couples reproducteurs. Ce sont des longues sessions d’écoute de mâles le plus souvent et on voit si une femelle est proche, attirée par Monsieur. Nada, ça sent le célibat. Il y a juste un nid déjà repéré depuis une semaine où une femelle couve mais rien de nouveau et c’est bien dommage car l’espèce est en voie de disparition et n’est plus présente déjà sur deux iles. Parmi les causes du déclin, la mouche Philornis, en provenance directe du continent, dont les larves attaquent les oisillons. Il y a d’ailleurs une étude en parallèle sur cet insecte pour l’éradiquer.

Voilà où je travaille, c'est l'habitat Scalesia, dans les hauteurs de l'île.

Un mâle de Darwin's Flycatcher. Pas farouche les animaux ici.

Détente photo le soir à deux pas d'où je dors avec les Iguanes marins Amblyrhynchus cristatus.

Gros plan

Un crave Grapsus grapsus qui ne passera pas à la casserole d'un juvénile de Héron strié Butorides striata.
Jeudi, retour à Gemelos pour une observation de trente minutes du couple de Brujos (c’est le Darwin’s Flycatcher). Ça sent la fin de construction du nid et donc la couvaison pour bientôt. Nous sommes qur les deux volontaires sur ce coup, notre chef est occupé ailleurs. Oui, je passe donc le plus clair de mon temps avec Juan, un équatorien de Cuenca qui a un bon coup d’œil pour dénicher les oiseaux et qui adore le terrain. On devait passer le reste de la matinée à chercher des nids mais ça reste hyper-dur.

Et enfin, le vendredi, on remet ça pour les Minas. Encore qu’entre volontaires mais variante, on embarque avec les gars du parc national où on fait nos études, une dizaine de bonhommes à l’arrière d’un camion prêt à couper du bois et nous au milieu de tout ça. Sur le chemin, je comprends pourquoi l’autre site d’étude s’appelle Gemelos, c’est à cause de deux trous géants laissés par les activités volcaniques de l’ile. C’est par ailleurs un lieu touristique où je vois des bus de touristes. Faudra que je vois ça un jour.
On retourne à l’observation de notre nicheuse. On découvre qu’il n’y a qu’un œuf (la population ne va pas se rétablir à un tel rythme). Puis nous cherchons d’autres femelles. On trouve pas mal de mâles mais aucune femelle.
Ah oui, alors dans les choses étranges, quasi à chaque fois donc (vendredi matin faisant exception), nous prenons un taxi (!?) pour faire nos 20-25 bornes. Acheter un véhicule de fonction ne semble pas être dans les habitudes d’ici (ou l’effet insulaire joue peut-être un rôle). Bref, ça fait quand même bizarre de se dire que chaque sortie de terrain coûte 30$.

Sinon, les levers sont toujours bien matinaux avec des départs entre 6h et 6h30. Et le pire, c’est que le week end, je remets ça (non, le pire en fait est que je me réveille naturellement vers 6h).

Le Galapagos Flycatcher Myiarchus magnirostris, très curieux.

Le Darwin's Flycatcher, encore.

Sa femelle au nid.

Les quais sont envahis d'iguanes.

La femelle Darwin's Flycatcher mieux visible.
L'oiseau-moqueur des Galapagos Mimus parvulus, super facile à voir.

Une vue en hauteur.



dimanche 14 janvier 2018

Machu Picchu

Le Machu Picchu, pour y aller, faut en vouloir ou faut être riche. L’entrée est à 152 soles en ce début 2018. Ensuite, si vous n’êtes pas marcheur. Le train d’Ollantaytambo à Aguas Calientes vous coûtera 109 dollars américains (on change de niveau-là !!) puis le lendemain matin, vous prendrez un bus aller-retour pour vous monter d’Aguas Calientes au Machu Picchu et ça vous fera dépenser une quarantaine de dollars (oui, sur les lieux très touristiques, le dollar revient en force).
Sinon, vous faîtes comme moi, vous dépensez une trentaine de soles pour aller d’Ollantaytambo à Hydroelectrica en bus pour un trajet de plus de 3h30. Mais pourquoi c’est si long me demandais-je régulièrement et où sont Santa Maria et Santa Térésa, dont on me parlait mais dont je ne vois nulle trace sur une carte ? Ah bah c’est tout simple, là où le train fait ses 40 km tranquilou d’est en ouest, le bus fait tout un détour et contourne par le nord le Machu Picchu pour arriver par l’autre côté ! Voilà un mystère de résolu.
Les bus déposent donc tous les marcheurs justes après Santa Teresa à une zone paumée qui sert pour l’hydro-électrique, près de la voie ferrée et c’est alors parti pour 2h30 de marche jusqu’à Aguas Calientes. Quelques trains passent dans les deux sens. Il faut vraiment bien s’écarter car les petites marches métalliques noires du train font de jolis faucheurs potentiels.
En début de marche, en sautant du collectivo sac sur le dos, je me tords la cheville, douille sévère mais le corps est chaud donc je peux marcher sans trop ressentir de douleur. A côté de cela, je croise sur le chemin l’italien Lorenzo et sa femme Helena, vus au glacier de Pastoruri (je lui dois mon portrait avec le glacier en arrière-plan). Ils sont depuis quatre jours avec un chilien et nous ferons le trajet ensemble. Je les emmène même dans l’auberge que j’avais réservée et j’aurais droit à une séance de magnétisme et de massage pour rétablir ma cheville. Je ne sais pas si ça a aidé mais avec une nuit chaussettes serrées en guise de strap en plus, ça le fera pour la journée (j’ai aussi acheté un bâton pour prévenir tout pépin).
Niveau billet d’entrée, j’ai acheté mon ticket Machu Picchu + la montaña (200 soles) la veille au centre culturel. Il y avait aussi des tickets simple pour les ruines de dispo.




Donc, ce 09 janvier, au matin, nous décollons vers 5h40 de l’auberge (oui, on peut s’y prendre beaucoup plus tôt) pour les ruines. Faisant tout à pied, j’arrive à 6h50 à l’entrée et je pars directement pour la montaña après avoir dit au revoir aux copains. La montagne (qui s’appelle le Machu Picchu, vieille montagne ; les ruines n’ont pas de nom en fait) n’est faisable que le matin et à des horaires donnés. J’ai choisi la première heure. Dommage, c’est brumeux. Ça le sera toute la journée de toute façon. 1h15 de montée pour ne rien voir. La journée va être compliquée. Derrière, aux ruines, c’est pluie, pluie et pluie. Les éclaircies sont rares et rapides. Il faut trouver les bons moments pour observer telle zone et faire des photos sympas sans gouttes sur l’objectif.

Avec le ticket d’entrée, on peut faire visiter deux fois le site, utile car il existe plusieurs chemins, tout en sens unique et revenir en arrière n’est pas permis. J’aurais quand même réussi à faire 3 tours. Je patiente et en début d’aprem’, les ondées sont plus faibles et le temps plus dégagé. Je pars jusqu’à la porte du soleil (1h30 aller-retour) d’où l’on peut voir le Machu perdu dans la montagne. Je redescends, il est quasi 17h, l’heure de fermer mais j’ai le temps de retourner à quelques endroits. Le site est maintenant quasi-désert et il est possible de profiter pleinement des lieux, ça change tout. Je serais resté dix heures aux ruines et dans ses alentours ; j’en aurais très bien profité finalement malgré les quelques heures pluvieuses qui décourageaient mon enthousiasme en plein milieu de journée. Fallait juste attendre.
Tous ces petits randonneurs qui ont commencé la journée par...

...ça ! Le sommet de la montagne Machu Picchu. Elle offre plus un panorama agréable sur la végétation alentour que sur les ruines. Mais, parfois, elle n'offre rien du tout.

Le colibri du Machu (ce n'est pas son vrai nom). Au Machu, le climat est semi-tropical et il fait plutôt chaud, bien différent de Cusco.

Une rare vue du site à mi-chemin du retour de la rando.

Par contre, quand vous êtes sur le site des ruines, niveau brume, il n'y a aucun souci.

Quelques lamas ont été amenés. Je pense que c'est à la fois pour le folklore et pour servir de tondeuse. Mais il a fallu que les bestioles s'adaptent car l'herbe ici à 2500m n'est pas la même que celles qu'ils mangent normalement à 4000-4500m.
Sinon, les ruines donnent sur la rivière, formant une protection supplémentaire.

L'avant-plan est liée aux fondations royales.

Machu Picchu pluvieux, Machu Picchu heureux !

La partie religieuse, donc très belles pierres. Mais même chez les incas, ça s'effrite parfois.

Un petit spot où on restaure les pierres et où on enlève la mousse. 

Ils prenaient n'importe quelle base pour entamer un mur ces incas.


La porte du soleil

17h, plus personne sur la place sacrée. La pierre en avant-plan est sacrificielle.

Toujours la place sacrée. Trois ouvertures, trois, chiffre important pour les incas tel que les trois animaux totems : Le condor pour le ciel, le puma pour la terre et le serpent pour l'eau.

Une journée qui finit très bien.