Semaine du lundi 05
février
Retour sur le terrain
et pour cette semaine, on change un peu la donne et j’essaye de pouvoir tirer
quelque chose des informations que l’on récolte avec celles qui sont à
disposition. Nos chefs sont partis sur les iles Pinson et Rabida étudier le
Brujo, ce qui pose déjà un petit problème pour savoir si David a des
informations à nous donner. Qu’à cela ne tienne, je découvre qu’avec mon
application Mapsme de téléphone, j’ai chargé la carte des Galapagos et je peux
donc localiser mes points « oiseaux » dessus. À partir du seul
document reçu par notre boss équatorien (une carte regroupant plein de points
le long des chemins mélangeant toutes dates possibles et indifférenciant les
observations mâles des femelles), je retrace une carte vierge que je photocopie
en grand nombre. Il sera alors possible de répertorier dessus de façon
hebdomadaire les observations de Brujo afin de pouvoir tracer, à la fin de
l’époque de reproduction, les contours des territoires de Brujo. Cela permettra
d’avoir un document papier, une trace écrite (parce qu’il n’y a rien d’imprimé)
en plus des points GPS existants (mais qu’en faire si tu n’as pas le logiciel
pour les récupérer ou le fond de carte pour les interpréter) qui servira de
repère fiable aux prochains observateurs. Ainsi, les trois premiers jours ont
été consacrés au terrain (Bien cools au passage avec la découverte de juvéniles
sûrement nés début décembre, la bonne époque car la mouche Philornis ne
parasite pas à cette période). Le jeudi, on peut dire que c’était relâche
puisque la matinée était consacrée à une réunion de Sciences avec des
présentations de 5 minutes de travaux en cours ou finis. Ça, c’est super bien
pour voir ce qui se passe dans les autres laboratoires. Puis en après-midi,
recherche de documents à la bibliothèque de la fondation (5 documents en stock,
c’est peu et surtout rien de nouveau) et création d’une carte pour répertorier
sur papier les observations (assez pratique aussi sur le terrain). Et vendredi,
retour sur le terrain.
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Le cucuve (nom local) en gros plan. |
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L'accueil est familial à Floreana. |
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Les iguanes sont vert et rouge ici. |
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Les tortues terrestres de Floreana |
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Cette photo est surtout pour rappeler que Floreana possède une source d'eau constante (contrairement à Santa Cruz) représentée par quelques minces filets d'eau. Je vous invite à chercher des infos sur cette ile et les européens qui sont venus l'habiter en Robinson solitaires. Problèmes de voisinage, disparitions mystérieuses, un vrai petit polar. |
Carnaval, c’est
quoi ? C’est d’abord deux jours de congé en plus du weekend,
formidable ! C’est aussi de la musique dans la rue de Puerto Ayora sur une
scène (qui me semble être l’unique lieu des festivités en ville) et l’élection
sur 3 jours de la reine de la ville (à chaque jour qui passe, le nombre de
candidates réduit). C’est aussi le moment pour les enfants de s’amuser en
s’arrosant de produits vaisselle… En fait, on vend des bombes/aérosols
mousseuses pour s’asperger mutuellement et à l’odeur, cela semble fortement
être une sorte de liquide vaisselle peu concentré. Ça fait un tabac et vous
êtes sûrs d’en recevoir un peu. En gros, à part la fête et danser dans la rue
en soirée, le carnaval n’a pas l’air de comporter grand-chose d’autre.
Le dimanche, avec
trois autres volontaires, nous avons passé une journée à Floreana. Découvrir
une nouvelle ile est toujours un grand pied. Environ deux heures de trajet pour
y aller où l’on peut voir Océanites, Pétrels, Fous de Nazca et Dauphins. Visite
guidée d’une petite partie de l’ile. On a cherché des oiseaux endémiques de
Floreana mais on n’en a pas trouvé. Ensuite, un peu de snorkeling, surtout à un
spot (la Boleria) où les tortues sont en forte densité, en eau peu profonde, et
où on les frôle avec facilité. Observation d’un pingouin à la Playa negra et
retour à 17h.
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Un bébé gecko, trop cute ! Le Phyllodactylus galapagoensis ! |
La semaine du 12
février est donc plutôt courte en terme de travail. Le mercredi, nous partons
sur le terrain, trouvons deux nouveaux mâles dont un sur un site loin des
autres et avec plausiblement une femelle. J’ai hâte d’en savoir plus. Jeudi,
c’est de nouveau une journée conférence consacrée aux oiseaux et à la mouche
Philornis.
Vraiment bien. Dans un premier temps cela permet de se rendre compte de tous
les travaux existants en ornithologie aux Galápagos (ça rassure un peu). Le
vendredi, c’est réunion spéciale Brujo toute la matinée. Pour l’occasion, les
volontaires d’Isabela sont revenues passer deux journées à Santa Cruz. On
coordonne les actions et la façon de répertorier les informations. On teste du
matériel. Manque de chance pour Eileen, malade depuis la veille en aprem’, elle
ne peut retourner à Isabela en ce vendredi après-midi. Je la replace et m’en
vais accompagner Célina dans l’étude du Brujo sur la plus grande ile de
l’archipel. Il était prévu qu’un jour, j’aille sur leur site pour les épauler
mais aucune date n’avait été fixée. Au final, je me retrouve à partir la veille
pour le lendemain (oui, jeudi, on avait évoqué la question) sans savoir combien
de temps je vais rester. Voilà un peu d’aventure.
Isabela me rappelle
beaucoup plus les Seychelles par son ambiance et ses routes en terre. J’y
observe quelques Flamants roses (ça commence bien) et j’arrive sur le site
durant la nuit. Idéal pour garder du mystère sur le lieu jusqu’au lendemain
matin.
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Le bar est sur la plage à Isabela. |
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La vue depuis le boulot, au réveil. |
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Le lieu de vie de El Cura |
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En soirée, le ciel annonce la pluie. |
Samedi 17 février,
c’est pas tout ça mais à avoir eu une petite semaine peinarde, faut bien se
rattraper. Alors, nous partons vérifier les nids d’El Cura. Le site ? Rien
à voir avec La mina de Santa Cruz. Le lieu est ouvert, dégagé, les zones
herbeuses dépassent rarement les 50cm de hauteur. Ce sont de vastes zones de
pâturages délimitées par les bosquets de Escalesia et Nogal de la réserve
naturelle. Ainsi, l’oiseau niche dans un arbre et chasse dans la prairie (deux
habitats à disposition). Les mûres sont absentes, les Papamoscas aussi, les
oiseaux-moqueurs également. Les densités des autres espèces d’oiseaux sont
vraiment différentes. Là où ceux cités abondent à Santa Cruz, ils sont rares
ici.
Les Brujos locaux sont
majoritairement silencieux, ils couvent tous. Les nids sont à 5-10 minutes les
uns des autres et il y en a une petite vingtaine à observer. C’est très différent
de ce que je connais et cela rend le volontariat plus intéressant.
Ainsi,
du samedi au mardi matin, je passe mes journées à observer l’espèce, à regarder
le nombre d’œufs par nid, à injecter un insecticide dans les plus accessibles
pour éliminer les asticots de la mouche
Philornis avant qu’ils ne
viennent sucer le sang des poussins. J’observe des juvéniles partiellement duveteux
de moins d’un mois quémander encore de la nourriture à leur père pendant que ce
dernier les entraîne à des vols prolongés. Il y a aussi des jeunes Brujos
encore parsemés sur leur poitrine de quelques ténus points noirs, d’autres
jeunes mâles au rouge graduel et partiel. Plus tristement, la nature fait bien
loi et d’une femelle nicheuse, il ne reste que des plumes en bas de l’arbre,
œufs cassés et mâle volant alentour, papillon au bec, alarmant sans fin à la
recherche de sa belle. Quant au dimanche 18, on remet ça. Les journées passent
diablement vite.
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Habitat typique à El cura, très ouvert. Rien à voir avec Santa Cruz. |
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Femelle de Brujo |
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