Je
quittais la côte pour découvrir un peu l’intérieur des terres du Western
Australia. Me voilà donc chez les Parnell, au milieu de plaines céréalières
composées principalement de blés. On peut aussi trouver du colza.
Ils
employaient une vingtaine de backpackers il y a encore deux ans dans leur
exploitation. Ils avaient une nursery tree, c’est-à-dire qu’ils vendaient des
arbustes après huit mois de développement de la plante. Vous commandez une
espèce d’eucalyptus chez eux, on plante la graine en novembre et la commande
est honorée fin juin.
L’exploitation
pouvait ainsi faire pousser jusqu’à presque quatre millions d’arbres, autant
vous dire que ce marché s’adressait plus à des réserves naturelles et
professionnels qu’à des particuliers.
Arrivé
à Tincurrin pour deux semaines de HelpX, j’y trouve deux français, un couple de
petits jeunots tout frais de la veille et c’est avec eux qu’au final, je vais
vivre six semaines dans ce village de soixante âmes.
La
ferme est évidemment isolée de tout, l’internet se fait par satellite, le propriétaire,
Keith, est son propre pompier, son propre mécanicien, son propre électricien,
bref, faut mieux être bon bricoleur dans le bush australien.
Le
HelpX consistait à aider Keith pour faire du bricolage, couper et entasser du
bois, rénover certains objets de son entreprise et surtout, tout cela préparait
le retour de la nursery tree. En effet, le commerce s’est plombé il y a deux
ans et une infection de champignons sur ses plants a pourri toute une commande.
Mais,
à 60 ans, il voulait repartir au boulot (pas sûr qu’il en est vraiment besoin
vu la surface de terres agricoles qu’il loue) et cette fois, niveau
fongi-risque, il prend ses précautions et passe tout au détergent, à l’étuve,
etc, pour stériliser tout ce qui entre en contact avec les graines.
Ainsi,
il propose à Marianne, Arthur et moi de bosser pour lui jusqu’à fin décembre.
Voilà des sous bienvenus car je commençais justement à me dire qu’après ce
HelpX, il serait temps de travailler un peu. Au final, trois semaines de boulot
auront suffi pour préparer les commandes (il pensait que ça pourrait en durer
cinq) et il ne me restait plus qu’à reprendre la route et quitter ma caravane
où j’avais bien pris mes aises et me sentais comme à la maison, même si durant
les journées au-dessus de 35°, il devient difficile de supporter un après-midi
à l’intérieur de ce logement.
Niveau
climat d’ailleurs, j’ai été plutôt chanceux, j’ai pu apprécier l’orage dans le
bush, sa pluie et les journées trop chaudes ont été rares. On peut dépasser
facilement les 40° mais je n’aurais pas subi ça.
Bref,
le travail était un peu physique, déplacer des pots de terre de 7 kilos,
répétitif mais toujours dans des hangars grand ouverts sur l’extérieur, donc
très appréciable pour bosser et minimisant le contact avec les mouches. Par
contre, une fois le nez sous le soleil, ces petits insectes reviennent vous
énerver. Maintenant, il n’y a plus qu’à passer les fêtes, peinard !
Voici mon lieu de travail quotidien, chaque demie-journée, on remplissait ici de terre les pots en plastique. Mais, ils ressemblent à quoi ces pots ? |
Ils ressemblent à cela. Ce sont des en fait des "trays" comprenant chacun 81 petits pots. |
Keith déplace un "Raq" (j'avoue, je sais pas comment ça s'écrit) contenant 72 trays. |
Allez, hop, on stérilise ça à 65° avec de la vapeur d'eau couplée à la cheminée pendant une grosse demie-heure. |
On amène les trays dans ce bâtiment où une machine dépose les graines. |
On prépare des "tags" étiquettes selon les plantes plantées |
On met le tout dehors, on arrose et on regarde les germes sortir. Et voilà ! |
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