Dernière ligne droite avant de quitter Aride, tout ranger et
nettoyer la baraque. La semaine a été bien occupée et est passée très vite. Je
suis retourné deux fois en fin d’après-midi au point de vue. Ce fichu
red-tropicbird restera un mythe. Par contre, à la place, quasiment par
inadvertance, j’ai coché la seconde espèce de frégate qui vit sur Aride, la
Frégate Ariel, en prenant au hasard un mâle en photo parce qu’il passait à ma
hauteur. Donc c’est cool.
J’ai aussi pu retourner au point de vue nommé « Aux
cabris » qui est vraiment chouette mais dont le sentier d’accès est devenu
quasiment inexistant. Sans m’en rendre compte, je me suis assis en bordure de
falaise juste à côté d’un poussin de Noddi brun. Je l’ai repéré quand un parent
est venu me crier dessus et fonçant vers mon pied droit. Là, je suis clairement
dans le genre de trucs qui font que ce séjour est formidable parce
qu’impensable.
A part ça, côté cuisine, vu que c’était interdit, je n’ai pu
m’empêcher d’essayer. La purée !
La purée, c’est le terme local pour dire alcool fait maison.
Et sur le lieu de travail, c’est donc prohibé. Mais quand dans la discussion,
les gens du coin, qu’on rencontre, te disent qu’il faut juste mélanger le fruit
avec de l’eau chaude et du sucre, moi, tout de suite, j’ai envie d’essayer.
Surtout qu’on a de l’ananas à profusion et que je peux donc me permettre d’en
sacrifier un pour faire ma petite chimie. Et bien, après dix jours de
fermentation, ça pue, ça gaze bien mais surtout, c’est buvable ! Et le goût
est pas mal. On a donc l’effet livarot qui signifie qu’entre l’odeur et le
goût, tout un monde les sépare. Donc,
voilà, c’était surtout pour voir si c’était faisable. A première vue, oui.
Jeudi, départ pour
Praslin, la mer est presque d’huile. Bonne nouvelle pour ne pas tremper mon sac
de rando. Décollage à 18h15. Donc nickel même si j’ai eu un peu peur qu’il me
débarque du bateau à côté de l’aéroport avec du retard (vu que Uzice m’avait
dit 18h). Bref, j’hésite encore entre un comportement mesquin pour me faire
stresser, une parfaite connaissance et maîtrise des horaires et du timing pour
savoir quand y aller ou tout simplement un manque de professionnalisme.
En prenant l’avion, j’avais oublié qu’à l’aller, je pouvais
senti l’air penser entre la porte et la carlingue. J’étais assis juste à côté
donc j’avais eu le temps d’inspecter la chose. Là, j’étais placé loin de la
porte et le hublot présentait un parfait hermétisme.
Pour les fans de Lost, dont je suis, avec mon petit avion
Praslin-Mahé, j’étais pas mal au niveau des nombres. Je rappelle que dans la
série, la suite de chiffres 4-8-15-16-23-42 est importante et que chaque nombre
revient souvent.
Avec un vol à 18h15, un bagage numéroté 48 et un code de
voyage commençant par 23, le tout sous les tropiques j’étais sur un bon début
mais heureusement, tout s’est bien passé. Me voilà à Mahé, dans un lodge bien
sympa, tenu par Julietta qui travaille aussi à ICS. Je saute de joie, heureux
d’avoir quitté l’ile, heureux d’avoir toujours mon ordinateur fonctionnel et
ses photos dedans, heureux que rien n’ait pris l’eau, que le sel n'ait rien rouillé trop vite. Oui, étrangement, ce sont ces petits trucs-à qui me soulagent le plus pour le moment. Je n'ai pas de nostalgie particulière, ni pour les gens rencontrés (y en a des biens quand même), ni,
surtout, pour la faune observée. On verra si ça viendra plus tard.
P.S. : Détail amusant. Jean-Claude et Bernard m’ont
demandé ce jeudi, à deux moments différents, si je comptais revenir aux
Seychelles. C’est dur de mentir car je n’en ai absolument pas l’envie, même si
je sais quels sont les bons côtés. Mais la vérité est que l’on ne sait jamais
ce que l’avenir nous réserve.
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