La vie suit son cours sur l’ile. Niveau touriste, on ne peut
pas dire que ce soit la foule. Perso, ça ne me dérange pas. Dans les grands
faits, le jeudi matin, on a fait du « Management vegetation » comme
l’indique le planning. En français, je verrais bien les mecs plutôt écrire de
« l’aménagement du territoire ». Dans les faits, c’est du défrichage.
On coupe plein d’arbres et de plantes situés autour des bâtiments, à la
machette s’il vous plaît. Niveau sécurité, c’est donc le top (Non, ne me
laissez pas tenir ce truc, je sens une montée de maladresse m’envahir) et au
final, le ranger Juan s’est tapé une branche tout seul comme un grand (qu’il
dit, j’ai pas vu) et il lui manque une incisive supérieur maintenant (ça, je
l’ai vu par contre). Je me dis qu’à part les possibles torsions de chevilles
nocturnes, on a donc possibilité de s’accidenter sur l’ile.
Événement sympathique, dans la nuit de mardi à mercredi, une
tortue verte est venue pondre. Le volume de sable déplacé est beaucoup plus
important que celui de la tortue imbriquée. Les traces de pas sont plus larges.
Le problème est que ça a lieu à n’importe quel moment de la nuit donc pour en
voir une, ça va être bonbon.
Cela peut néanmoins nous amener à un petit topo sur les tortues
seychelloises. Un bon seychellois peut observer dans ce pays, s’il se
débrouille bien, six espèces de chéloniens ici, deux tortues terrestres et
quatre tortues marines. Pour les terrestres, si vous suivez tout depuis le
début, vous les connaissez bien, il y a les tortues géantes et les petits
terrapins grosse comme des cistudes. Pour les tortues géantes, j’ai appris
qu’on est passé pas loin d’une catastrophe totale (mais, rassurez-vous, il y a
bien catastrophe). La Torti Zean, selon l’appellation créole, de Curieuse et
des iles granitiques vient d’Aldabra, dernier endroit de l’océan indien où elle
n’avait pas été exterminée. A part elle, on trouvait 5 autres espèces de
tortues géantes terrestres, une dans les iles granitiques (hé ouais, elle
ressemblait beaucoup à sa cousine d’Aldabra mais ce n’était pas la même), une à
La Réunion, deux sur l’ile Maurice et deux à Rodrigues (lieu que je ne
connaissais pas avant de lire ce topo sur les Giant Tortoises indiennes). Donc,
on avait fait un sacré boulot mais au moins la dernière espèce présente, on y
prête attention maintenant.
Le terrapin, ou Torti Soupap, n’est que dans les iles
granitiques des Seychelles et ce serait la même espèce que sur le continent
africain mais pour d’autres, il s’agit d’espèces distinctes.
Les Tortis Dmer visibles ici ne sont que deux à pondre ici,
les vertes ou juste Tortis et les tortues imbriquées ou Kares.
Les Kares pondent de septembre à janvier et majoritairement
dans la partie nord des Seychelles (le groupe d’Amirantes, Desroches, Alphonse,
Platte, Coetivy et les iles granitiques) et étrangement, elles viennent pondre
le jour alors que dans la plupart des pays où elle creuse son nid, elle le fait
de nuit. C’est une mangeuse d’éponges. Elle était un peu consommée parce
qu’empoisonnée parfois, possiblement à cause, ou grâce, à son alimentation
spongiaire.
A l’inverse, les Tortis pondent de janvier à septembre, de
nuit donc, et majoritairement dans le sud du pays (les iles de Farquhar,
Providence, Aldabra, Assomption, Cosmoledo et Astove) mais elle pondait sans
préférence partout avant. Elle a juste quasiment disparu longtemps du nord
parce qu’elle se faisait trop chasser pour lui prendre 1,5 kilos de viande, le
calipee sous sa carapace servant à la soupe de tortues). 160 000 tortues vertes
tuées en 60 ans. Mais elle revient. C’est une grosse herbivore.
Il reste la Torti batar ou Nanmkoyo qui ressemble à un peu à
la Kare, un peu à la Torti, ce qu’il lui a value son nom de
« bâtard ». C’est une mangeuse de crabes et coquillages. L’autre est
la Torti Karanbol, parce que sa carapace ressemble au fruit éponyme. C’est la
plus grosse du monde avec ses 900 kilos et elle se nourrit de méduses. Aux
Seychelles, vous ne les verrez normalement jamais à terre.
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