Allez, zou ! Un
peu à la veille pour le lendemain, je pars pour voir la faune amazonienne en
dehors d’Iquitos, dormir dans la selva (la jungle !) avec tous les dangers
qu’on y fantasme. Bon, ok, j’y vais surtout en espérant voir des oiseaux comme
des toucans, des aras, des bestioles chouettes et colorées et pourquoi pas un
paresseux.
Lundi 18
décembre :
Départ à 15h15 de
l‘agence. Le propriétaire, Ronaldo, un péruvien qui parle super bien français
et bosse dans le tourisme depuis 25 ans, m’attend avec son collègue Raul. Prêts
à décoller alors que j’ai réservé pour 15h30. Je ne descends quasiment pas de
mon tuk-tuk que nous repartons aussitôt direction Nanay, le nord d’Iquitos pour
rejoindre une embarcation et c’est parti ! À bord d’une grande barque couverte,
nous sommes bien à notre aise à seulement 2 personnes et nous descendons le
fleuve, l’Amazone, bien large, c’est grand, vert, sauvage, avec ces cahutes de
pêcheurs typiques sur ces rives (avant la crue de janvier qui engloutira tout),
ces petites barques qui partent attraper le poisson et ces magnifiques bateaux
de la raffinerie située un peu plus au nord de la ville… Ah bah oui, c’est
670 000 habitants Iquitos tout de même.
Arrivée à 17h,
première chose que je vois, des libellules sur le rivage, type aeshne, bien
jolies. Le dîner est à 19h, j’ai le temps de découvrir les lieux et le lodge.
Je me promène en bord de rivière. En fait, il existe un chemin qui longe la
rive et va d’habitations en habitations.
Je vois, photographie
quelques oiseaux et assiste à un très beau coucher de soleil sur la jungle.
Retour au lodge et repas avec poisson. Ça tombe bien, j’avais précisé à Ronaldo
que je n’aimais pas ça (comme quoi…) puis vers 20h, sortie nocturne avec le
guide Luis (oui, Raul faisait juste accompagnateur de bateau sur ce coup). Je
vois trois tarentules, plein d’autres araignées, beaucoup de grenouilles, des
chenilles, sauterelles, punaises, libellule, lucioles et autres insectes dont
des moustiques en tabernak ! Mais niveau piqûre, je m’en sors bien. On
marche assez loin, au moins jusqu’à une maison où Luis refile un petit billet
au proprio (me donnant l’impression que nous sommes allés aussi loin juste pour
cela). On a un joli concert de grenouilles en chemin, sur une zone inondée,
avec beaucoup de lucioles. Un son et lumière bien cool. Aussi quelques chants
simiesques et des hiboux qui se répondent.
On s’arrête à une
petite tienda où Luis me fait goûter le rhum local « naturel ». Sa
canne à sucre macérée sent fort mais à un goût plus léger. Deux petits verres
et puis s’en vont. Nous rentrons avec nos voisins du lodge (un habitant je
crois et Pepe, guide aussi), ils sont un peu torchés.
Au lodge, il y a trois
finlandais, Cathy, jeune femme au français impeccable (un an à Parthenay !
Sans dec’ !) et ses parents. Ils repartent demain après le déjeuner.
Je m’endors avec les
bruits de la jungle. Ça me rappelle un peu la Ciudad perdida. C’est très
agréable.
Petite hutte temporaire de pêcheurs |
Peut-être Erythemis vesiculosa |
Une luciole à deux "phares". |
Mardi 19 décembre
Réveil à 5h30, lever à
6h10. Début matinal parce que les fins de nuit sont fraîches et que ça
réveille. Résultat, je me balade solo en attendant le petit-déjeuner de 8h. Je
vois des oiseaux dont des colibris ; déjà quelques libellules. 8h10,
petit-déjeuner (œufs pains beurre confiture), je me gave. Les œufs ont un goût
de ferme, ce bon petit goût de terroir… de terre plutôt, enfin, non, cette
odeur dégueulasse qu’on a parfois au poulailler où l’on se demande si ça
n’emprunte pas un peu sa pestilence à la fiente. Cette odeur-là vous voyez,
oui. Et en bouche, ça passe tout pareil. C’est plutôt ténu mais assez pour
gâcher. Je sale beaucoup et coupe avec de la confiture pour cacher ce
désagrément. Je goûte un bout de main d’un singe, le mono raña, cuit par les
locaux pour les locaux, chassés sur l’autre rive (paraît que de notre côté, ça
ne se fait pas et les gens seraient surpris d’un coup de feu ; paraît…).
9h15 : début de
la balade. On longe la rive et là, et ben pas mal du tout de chez du tout. Avec
Luis, on observe vraiment plein de bestioles, des rapaces, un méga-hibou bien
gros et tout blanc au loin, un martin-pêcheur, des échassiers type héron, des
jacanas (j’adore toujours autant), un autre type de vautours que le
traditionnel urubu noir, des oiseaux grégaires au joli jaune, un pico rojo (bec
rouge), et une sorte de dindon géant, un couple nicheur, qui a une plume en
forme d’antenne sur la tête. On continue un peu dans la jungle, les moustiques
sont alors en nombre. C’est le territoire des papillons, je croise une
demoiselle. A chaque gros arbre au réseau racinaire surélevé, je m’attends à
voir un payanke caché dans ses contours et le souvenir des Seychelles remonte
en force. La sortie a vraiment été sympa, me permettant surtout de voir mon
premier paresseux, pionçant très haut dans son arbre. Hâte de tenter de le voir
en activité.
Étonnant aussi de voir
des cabanes cramées en chemin, incendie accidentel il y a deux mois en pleine
journée. Je ne suis pas trop surpris vu qu’ici, en soirée, nous avions des
lampes à pétroles métalliques allumées.
Dans la matinée est
arrivé un allemand aux traits tirés, yeux pochés à la Benjamin Biolay, proche
de la cinquantaine d’origine turque venu ici faire une séance de ayahuasca.
Késako ? C’est une exploration intérieure pour purifier ton corps des
parasites. Bref, c’est un rite hallucinogène chamanique qui te fout la chiasse
et la gerbe. Et des gens veulent le faire. Perso, je ne pense pas être rongé
par des vers solitaires ou des larves de ténia dans la chair, donc niveau
parasite, je me sens clean. Bref, ça me débecte plus qu’autre chose et doit y
avoir d’autres moyens de se nettoyer le corps et la tête. En tout cas respect
déjà à ceux qui le font en tentant de suivre les indications, à savoir surtout
une diète sans sel, matière grasse, produits animaliers. Bref, beaucoup de
fruits et quelques légumes.
Il est 15 heures, le
moment de repartir en balade dans la forêt et de voir un peu plus le côté
sauvage de l’Amazonie. Les chemins sont plus boueux, glissants. Je vois des
petites grenouilles marrons cette fois (hier était une ode au vert et jaune)
une silhouette de toucan en vol et un singe nocturne à l’entrée de son terrier.
Il a une tête de marsupial plus que de primates. Luis m’emmène devant quelques
grands arbres qui ont 500 et 900 ans et sont plutôt impressionnants. Bref,
marche sympathique bourrée de moustiques mais je m’en tire pas mal.
Nous nous abritons à
la hutte de la tienda juste avant que la pluie ne tombe et je rebois deux
shooters de rhum local pour l’occasion.
Le soir, vers 20h30,
l’allemand a le droit à sa séance d’ayahuasca et je peux y assister. Un chaman
en jeans et chemise est présent. Il souffle de la fumée dans une bouteille en
plastique type coca qui a pris une tournure marron, lui sert un petit verre à
boire cul sec. Il veut aussi que je participe, je décline l’invitation. Puis on
attend voir s’il dégobille. Ça peut prendre 20 minutes avant de faire effet.
Rien. Ils veulent éteindre la lumière, le chaman veut lui remettre une ration.
J’en profite pour m’éclipser mais je veux quand même voir la gueule du breuvage
et je peux. C’est un beau marron rempli de particules (terre ?) et ça a
une saveur plutôt amère (oui j’en ai bu une goutte déposée dans ma paume). Ça
m’a fait penser au café mais un local a parlé de cacao pur et que certains
chamans l’utilisent et c’est vrai que ça peut le faire aussi. Mais le chaman du
coin ne semble pas utiliser cela.. Bref, je pars pendant que dans la nuit le
chaman sifflote son chant rituel et c’est vers un bon 21h30 que j’entends
depuis mon lit mon gars dégobiller. Curieux de savoir ce qu’il m’en racontera
demain matin.
Un pico rojo - barbacou unicolore Monasa nigrifrons |
Un couple de kamichis cornus Anhima cornuta. Ils ont une vraie corne comme les cerfs, rhnios, etc. Exceptionnel pour un oiseau. Typiquement un oiseau de la jungle. |
Un singe nocturne qui se nommerait Chiganejo. |
ça s'appellerait un Ouimba |
Mercredi 20 décembre
Réveil à 5h. La nuit
fut fraîche et je me réveille encore dans la nuit, décide finalement à
m’enfiler dans mon sac de couchage. Je ferais directement cela pour les deux
dernières nuits.
Après avoir aperçu un
serpent bien haut dans un arbre à attendre un oiseau, nous partons pagayer le
long de l’Amazone et rejoignons une embouchure de rivière dans le fleuve, là où
les pêcheurs viennent, des oiseaux se positionnent sur l’ilot alentour et les
dauphins roses et gris sont en nombre et de la partie. C’est nuageux mais
j’arrive quand même à capter un peu de lumière pour tenter des jolies photos
parce que le cadre s’y prête merveilleusement et ce serait dommage de louper
ça.
Retour pour le
petit-déjeuner à 8h, je parle avec l’allemand de sa nuit. Chose promise, chose
due, tout ce qu’il avait en lui est ressorti par tous les trous mais pas
d’effet hallucinogène. Le chaman lui a dit que ça venait sûrement du fait qu’il
prend de la marijuana tous les jours. Et puis, son corps en a vu d’autres, il a
pris de tout le gars. Il bosse dans une discothèque, tantôt barman, tantôt
propriétaire, tantôt DJ, j’ai du mal au final à comprendre et démêler le vrai
du faux (ou alors tout est vrai à des périodes différentes) mais c’est assez
drôle finalement de parler d’un des summums de la vie moderne et superficielle
de notre civilisation, le monde de la nuit, au milieu d’un endroit qui consiste
normalement à retourner vers les bases et l’essentiel (et encore, on ne dort
pas dehors et on ne pratique pas la cueillette) dans l’imagerie populaire. J’ai
au moins appris que selon lui, pour bosser là-dedans, faut boire et/ou se
droguer pour être toujours plein de bonne énergie pour les clients, sinon, tu ne
tiens pas. Rassurant.
Nous repartons dans la
même zone, un poil plus loin, en bateau à moteur cette fois. Je vois pas mal
d’oiseaux familiers mais j’ai quelques surprises aussi : Cormorans, trois
types de sternes, des aigrettes aux pattes et doigts noirs, des hérons bleus
foncés et des petits hérons style striés (mon livre des oiseaux d’Amérique me
manque dans ces moments-là parce que je sais que certaines espèces vues ici y
sont représentées), un piaf un peu du genre rousserole en plus beau ou encore
des rapaces. La sortie est paisible, nous croisons très peu d’embarcations et
on a l’impression que tout ça est juste pour nous. Un grand moment de calme et
sérénité.
L’après-midi est
consacrée au même site mais en rivage cette fois et en y allant à pied. Je
comprends mieux le fonctionnement de la civilisation ici et constate qu’en
fait, on n’est pas du tout perdus dans la jungle. En dix-douze minutes, on
atteint un petit pueblo avec une place centrale herbeuse consacrée au foot,
entourée de suffisamment de baraquements pour se sentir en territoire rural.
Je vois deux espèces
de singes, une dans les arbres qui borde le lodge (plus près, tu ne peux pas),
le plus petit singe du coin, des ouistitis (mono titi) et à l’autre bout de la
balade, bien vu, un singe ardilla sautant de branches en branches. Sur le
chemin se voient des marguaritas (bel oiseau cuivré), des jacamars (cousin du
toucan), un canard (pas évident à dire vrai à trouver ; le sacha pato ou
canard sylvestre), les pics les plus petits du coin, un Pico blanco (tout noir
avec deux points blancs sur les côtés du bec) et des tourterelles d’un chouette
violet.
Nous allons voir des
nénuphars géants, ce seraient les plus grands du monde, où trainent dessus jacanas
(tiens, ça me rappelle les abords de Darwin en Australie) et râles (grosse
chance) et un type de râles. Ensuite, je peux goûter deux boissons, un rhum
local mais avec du gingembre cette fois (très, trop, fort en gingembre) et une
boisson rose-rouge faite à partir des fruits du camu camu (une sorte de
palmiers), et ça, c’était vraiment très bon, fruité, pas fort du tout, à
conseiller. Les bouteilles artisanales se vendent 25 soles. Paraît qu’un verre
de camu camu à Iquitos, c’est 15 soles. Retour crépusculaire et superbe coucher
de soleil. Jolie petite journée avec beaucoup de bestioles vues.
Au fait, j’ai eu de
l’omelette au petit-déjeuner et au diner. Bon, le coup des œufs dégueu la
veille, on va le mettre sur le compte du pas de bol parce que c’était très bien
là.
Urubu à tête rouge, vu de plus loin à Chan Chan. |
Caracara huppé mais ne pas exclure le caracara du nord, sous-espère, il me semble, du premier. Bref, on essaye de compliquer la chose pour ce rapace facilement reconnaissable initialement. |
Héron coiffé Pilherodius pileatus |
Donacobe à miroir, aussi appelé troglodyte à miroir Donacobius atricapilla |
Un ouistiti pygmée Cebuella pygmaea |
Le Jacamar oreillard Galbalcyrhynchus leucotis, traîne en bande |
Moucherolle à tête blanche Arundinicola leucocephala |
Talève favorite Porphyrio flavirostris |
Un Jacana noir Jacana jacana. Il y en a tout plein, même des juvéniles. |
Un paresseux à gorge brune Bradypus variegatus |
Jeudi 21 décembre
Des œufs, encore des
œufs. Du petit-déjeuner au souper, ça commence à être lassant malgré les
excuses de Luis au dîner pour m’en servir une dernière coup’. Niveau plat
typique, on repassera. Typique de l’Amérique du sud oui, c’est sûr mais de la
selva, c’est moyen. On va de l’autre côté de l’Amazone pour voir des oiseaux,
si c’est différent d’où nous sommes. On accoste un peu plus en aval, à San
Rafael (au passage, je suis dans la bourgade de Santa Marta de Fatima), un
autre pueblito que nous traversons pour aller directos dans la partie jungle.
En chemin, j’interroge
Luis sur le chemin que nous empruntons près de notre lodge et de la partie qui
est à pic du fleuve. C’est un peu dangereux quand même. En fait, durant les 18
derniers mois, on a eu un bel effondrement des berges et ça a englouti bien
150m² de surface. C’est dû aux gros bateaux qui font des remous et ça grignote
la terre plutôt sableuse de la selva. Vu le trafic, ça va continuer longtemps.
Niveau bestioles, je vois un toucan, un
singe, trois-quatre autres oiseaux. Que du neuf donc c’est cool.
L’après-midi, c’est
trois verres de rhum à la tienda puis tour en pagaie dans la roselière inondée
où se trouvent les nénuphars géants (ils ont des super piquants d’ailleurs).
Pas grand-chose de nouveau mais de beaux paysages et deux-trois dauphins gris
pour nous souhaiter bonne nuit.
Nous passons aux
abords du village. Femmes et enfants rejoignent la rive au crépuscule. Ils sont
dispatchés tout le long mais certains se concentrent plus spécialement vers un
grand et bel arbre. Sûrement centenaire, de 15-20m de haut, aux racines tortueuses
et innombrables qui serpentent tout autour de son tronc et viennent caresser la
surface de l’Amazone. Les femmes remplissent seaux et autres récipients en
plastiques pour laver le linge ou emmener au village, à une centaine de mètres
dans les terres. Les enfants se baignent
et se lavent au pied de l’arbre. Les bulles de savon partent dans le fleuve.
Ils courent autour du tronc pendant que les femmes, assises sur les racines,
discutent. Le ciel se fend d’orange et de rouge. La nuit va tomber dans les
prochaines minutes mais juste avant, l’effervescence au bord de la rivière est
à son apogée, joyeuse et animée, comme un dernier sursaut de vie avant que le
noir n’emporte tout pour quelques heures.
De nouveau trois
verres de rhum à la boutique, servis par Sofie, puis on rentre avec la nuit.
Organiste chlorotique Euphonia chlorotica au sein de l'ecolodge. Il y avait le nid au milieu du site. |
Cabézon oranvert Capito aurovirens |
Calliste septicolore Tangara chilensis |
Un pico blanco ou sinon en français un tangara masqué Ramphocelus nigrogularis |
Araçari à oreillons roux Pteroglossus castanotis |
Un singe laineux commun Oreonax flavicauda |
Le ponton de San Rafael |
Caracara à tête jaune juvénile |
Vendredi 22 décembre
Dernière matinée sur
les bords du fleuve. Je commence en allant chercher le paresseux situé à deux
minutes du lodge. Il est toujours là, dans le même arbre (en même temps, c’est
normal) depuis 2 jours mais beaucoup plus bas et actif ! Bon, actif, c’est
relatif pour cet animal, c’est sûr mais en le regardant longtemps, on peut voir
sa tête bouger.
Puis départ en pagaie
pour une petite pêche aux piranhas. Ces bestioles ont une capacité à manger
l’appât sans se prendre l’hameçon assez incroyable. Faut donc tirer un coup sec
au bon moment. Luis se débrouille très bien et j’ai l’air très vite minable.
Finalement, je récupère 4 poissons dont un sabalo (une espèce qui a un peu
l’allure d’une truite) contre 6 pour Luis ; je m’en sors bien. Voilà assez
de poissons pour nourrir les gens du lodge et les deux chats.
Voilà l’excursion
finie, après déjeuner, à 13h, je repars en remerciant chaleureusement tout le
monde pour leur accueil et gentillesse. Trois chinois prennent ma place dans ce
lodge. Pour le retour à Iquitos, c’est un peu, tu te démerdes. Personne au quai
donc, je prends un tuk-tuk pour retourner à l’hôtel, donc plutôt décevant quand
tu sais que tu payes une excursion pour être pris en charge jusqu’au bout.
Encore le cabézon oranvert |
Le bec-en-ciseaux noir Rynchops niger, pure bestiole, tellement originale |
Le bilan, c’est que
j’ai vu beaucoup d’animaux donc je suis très content de ces quatre jours pour
ça. Un peu déçu que nous n’ayons pas eu une sortie de nuit pour tenter de voir
un caïman ou un anaconda.
Pour quatre jours
complets à 20 bornes à vol d’oiseau d’Iquitos (au nord-est) à 650 soles, ça
valait le coup mais j’aurais dû négocier un peu plus le prix je pense.
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