Lundi, début de ma première vraie journée de
travail.
Tous les lundi, on commence par prendre son
râteau et nettoyer les allées et environs des logements. Y a pas mal à faire
tout de même.
Ensuite, sur leurs petits bateaux, les
seychellois sont revenus (rangers et chef), étrangement de week ends, etc.
Etrangement, ils se pointent peu de temps après la fin du cleaning… Toujours
est-il qu’un groupe de six allemands quinquagénaires a ancré son bateau à 200m
de l’ile et espère bien faire une visite guidée. Donc les gars arrivent
pile-poil et Albert se charge de la sortie, pendant 2h30. Je l’accompagne pour
savoir à quoi ça ressemble et puis, un jour ça sera mon tour de faire les
balades donc faut bien être attentif. J’apprends pas mal de trucs, la visite se
finit par l’ascension de Aride, 134m de grosses gouttes pour une montée d’un
quart d’heure. C’est vraiment la folie de voir que l’on transpire dès le
moindre effort. Une fois sur « le plateau », on a une vue du nord de
l’ile et donc des Grandes Frégates qui planent à diverses altitudes et parfois
donc passent devant vous. Là, c’est le top. Il y a même un Tropicbird qui a
fait un petit vol stationnaire devant moi, à un mètre, curieux, avant de
repartir.
Au retour, il est déjà 13h30 bien tassé, on me
dit d’aller bosser sur les pièges de Terrapin. Ce sont des tortues dulçaquicoles
qui vivent dans deux petits points d’eau près des logements. On va mettre des
pièges pour les attraper, étudier, etc. Le protocole expérimental me semble…
inexistant. On veut juste en choper pour voir si on en a en gros. Toujours
est-il qu’on ne dépose qu’un piège, fait maison en vieux grillage un peu
rouillé et que l’un des objectifs de ce projet est… de construire d’autres
pièges. Je me souviens encore de la gueule des pièges à cistude en plastique,
filets, dépliables, avec un design plus recherché, mieux adapté. Là, t’as tes
pièges adaptés à l’économie du pays. Tu fous une tête de poisson dedans et puis
t’attends.
Petit pause jusqu’au nourrissage des
Magpies-Robin à 17h30. Les filles partent pendant ce temps vers l’ancien
pavillon de l’ile de M. Cadbury, M. Chocolat, cherché de la Chouette effraie,
invasive ici et qui peut prédater les oiseaux locaux. Elles en trouvent une,
jeune adulte je dirais, mais déjà morte, possiblement de faim vu la maigreur
quand on touche les côtes. Bref, niveau espèces invasives, il y a encore
quelques bêtes gênantes mais déjà, sans rats, ça va.
Au cours du nourrissage des Pies chanteuses,
j’apprends donc son historique. On ne sait pas vraiment s’il y en avait sur
Aride au début. On en a réintroduit 4 (ouah la population !) une première
fois vers les années 70 et tous ont péri (ça commence bien). En 2002, on remet
cela avec 15 individus. On en a 9 maintenant…. Et de des 15, il reste encore un
individu originel. Donc, ça peut vivre plus de 10 ans ces oiseaux. Les huit
autres sont des descendants. Déjà, ça indique que la reproduction est possible
mais ça a l’air compliqué tout de même après pour survivre.
19h30, je pars avec Mellinda refaire du Census
Shearwater, le truc que j’avais fait dès mon premier soir pour inspecter les terriers
et voir si on a dedans des Tropical Shearwaters (sous-espèce de l’Audubon’s Shearwater) et des Wedge-tailed
Shearwaters. Cette fois, on a tout le matos. Une fois sur place, encore après
s’être perdu 15 minutes, les haut-parleurs foirent quasi aussitôt (c’est beau
d’investir dans du matériel neuf qui dysfonctionne d’emblée). Encore une fois,
le protocole expérimental est discutable. Finalement, on fait juste une
inspection à vue et avec un bâton des terriers et puis à 21h30, on est de
retour. Pour info, Mellinda a été croupière 20 ans dans divers casinos
d’Europe, ça se constate aussitôt quand elle mélange les cartes. Je ne sais pas
comment elle a atterri ici et va falloir que je me renseigne là-dessus. Le
passé de chacun est assez original, souvent non lié à l’environnement. Ça me
fait fortement pensé à la série Lost où les flashbacks des personnages
présentent de nouvelles facettes, souvent inattendues. J’aime bien. Et puis, on
est sur une ile, donc j’y pense forcément.
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