C’est Noël ! Sous les cocotiers, les pieds
dans le sable et avec l’océan bleu turquoise devant soi ! Bon, avant ça,
on a mercredi. Ouh la journée cool (comme la semaine d’ailleurs). Sur Aride, il
n’y avait que les indiens et les deux frenchies volontaires. Trois des gens de
ICS Aride sont partis à un repas de Noël de ICS, à Mahé. On aurait bien aimé
être invité (il semblerait que des volontaires d’autres iles y soient allés)
mais avec du recul, ce n’est pas plus mal de ne pas avoir été mis au courant
(moi en tout cas, Delphine a toujours vent de tout). Jim, le pilote, se devait
de les emmener en bateau. Albert accompagnait aussi mais revenait avec Jim.
J’ai découvert par l’occasion que cela permet au pilote du bateau pneumatique
de ne jamais être tout seul durant ses trajets.
Bon, ben nous, nourrissage des Pies chanteuses
et patrouille de tortues, un classique. Le truc bien est qu’on avait une tortue
aujourd’hui, ce qui n’était pas arrivé depuis plusieurs jours.
Puis, on a fait un déterrement du nid 4, là où
les petits ont pris la mer dimanche soir. Pour le coup, là aussi, j’ai appris
un truc. Une tortue Hawksbill va venir 3-4 fois durant la saison en fait, ce qui
peut faire un joli total d’au moins 500 œufs pondus par an. Ça pourrait monter
jusqu’à 1000.
Inspecter le nid, en profondeur, permet de
dénombrer les œufs éclos, les intacts mais avortés et de voir s’il y a eu un
peu de prédation dessus. Première surprise lors de notre creusage, trois
petites tortues enfouies dans le sable n’avaient pas trouvé la sortie vers la
surface mais, après plus de 60 heures coincés dans cet amas de minuscules
gravats jaunes, étaient toujours bien vivantes. Après les avoir posé à l’air
libre, je peux vous dire que parmi les 160 éclosions réussies de ce nid, elles
font partie des très rares à avoir effectué ce chemin processionnaire qui mène
de leur lieu de naissance au rivage de l’océan indien et qui ont donc pu
parfaitement s’imprégner du lieu pour pouvoir revenir pondre ici si la chance
leur sourit.
Chacune était un peu groggy au début mais je
pense qu’elles subissaient un effet « Diesel » où durant les
premières minutes, elles se chauffaient bien au soleil et après, zou !!!
Elles carburaient à toute berzingue dans la bonne direction, sans aucun
prédateur alentour.
A part cet agréable moment, récupérer les
coquilles d’œufs pourries ou non, c’est pas glamour. Mais c’est
scientifiquement intéressant. Et après, ben repos !
Le jeudi, c’est le moment d’aller faire des
courses à Praslin. Surprise, on décolle à 10h au lieu de 13. Mais on revient
toujours vers 17h. Ça fait donc un sacré paquet d’heures à passer là-bas et
c’est l’occasion de visiter un peu plus cette ile. J’ai donc pris le bus pour
aller dans les hauteurs, à la vallée de Mai qui fait partie du parc national de
Praslin. On y trouve de nombreuses plantes typiques des Seychelles donc le
cocotier de mer (présent naturellement à Praslin et Curieuse mais planté depuis
à Mahé) qui donne comme fruit le fameux coco-fesse (noix qui met 6-7 ans à
mûrir). Le lieu comporte trois différents sentiers, très bien aménagés, surtout
quand on compare avec le côté sauvage du chemin vers le sommet d’Aride. Il y a
des lézards, geckos, écrevisses et crabes d’eau douce et surtout une minuscule
grenouille sooglosside découverte en 2009 par un travailleur de la Vallée.
C’est un amphibien présent à Mahé et à Silhouette mais c’est par hasard qu’on
l’a trouvé sur Praslin. Il y a aussi le Perroquet noir, nicheur qu’à Praslin
(pour le moment) et qui vit dans les hauteurs de l’ile. Ils sont entre 300 et
500 donc c’est une espèce menacée. Je l’ai entendu, je pense, et c’est
finalement à la fin, à l’arrêt de bus, que j’en ai vu deux, au loin, manger des
fruits tout en haut d’un arbre tropical. Pour avoir vu du perroquet pendant un
an en Australie, au comportement, bien qu’ils soient lointains, j’ai su que
c’était eux. Bon, ils sont tous noirs-gris, donc niveau émerveillement devant
leur beauté, c’est un peu compliqué mais les débusquer, ça, c’est toujours un
vrai plaisir.
On récupère Uzice, notre manager, on laisse
Albert et on repart sur Aride où nous serons donc 4 à fêter Noël. Avec les
hindous ? Ah bah non, ils travaillent eux (non, je ne déconne pas). C’est
une fête chrétienne, donc ils ne sont pas concernés mais pour compenser, ils sont
super contents, dimanche, ils auront
droit à une journée complète de repos au lieu d’une demie. Ouh, la
fête ! Au passage, ils bossent vraiment comme des malades. Ils s’attaquent
maintenant depuis deux semaines à la construction d’un abri pour les bateaux un
truc trois plus grand que l’ancien et les parpaings « s’emboîtent »
les uns sur les autres à vitesse grand V. Faudra que je fasse des photos.
Grand carton étrange dans le bateau, avec nous
pour le retour. Il contient en fait des paniers garnis pour les gens qui ne
sont pas allés au repas du 23, donc c’est plutôt une très bonne surprise. Nous,
volontaires, on se partage un panier à deux, c’est toujours ça de pris.
NOEL ! Surprise, on va fêter Noël à
Curieuse, île qui a aussi des rangers et où les visiteurs n’en profitent que la
journée. Elle fait maximum deux kilomètres de long, monte à 174m et surtout, on
trouve dessus des tortues terrestres géantes qui vivent dans les 200 ans. On a fait
un peu de plongée en tuba là-bas, un barbecue, joué aux dominos, discuté avec
le manager de l’ile (qui s’occupe aussi de La Digue et du parc national de
Praslin) et donc appris plein de trucs. Par exemple, on utilise la coco-fesse de façon très réglementée pour un
usage en cosmétique et médecine chinoise (où évidemment, vu la forme du truc,
ils vont l’utiliser en aphrodisiaque) mais il y a de la contrebande. Ce n’est
pas étonnant quand on sait que le kilo de noix se vend dans les 200 euros et
qu’une coco peut en contenir 5 kilos.
Avec un peu de bol, on pourra retourner à
Curieuse, c’était vraiment une équipe sympa là-bas, donc il y aurait moyen de
faire d’autres activités et de découvrir un peu mieux l’ile. C’était une très
bonne journée de Noël
Ah tiens, j’oubliais la conclusion des
élections présidentielles du week end. Ben, c’est tout un merdier je dirais
pour bien imager la chose. Ils ont compté les votes trois fois. Les deux
premières fois, l’opposition remportait de peu (c’est vraiment du 50-50 avec
31 000 voix et quelques des deux côtés) puis lors du troisième comptage, il y
a une mystérieuse coupure d’électricité et une fois cela passée, le parti au
pouvoir, Lepep, remportait la victoire. Là, avec Noël, ça s’est un peu calmé
mais les débats devraient reprendre une fois les fêtes passées. Niveau
intégrité du pouvoir, c’est sûr que ça fait un peu louche. A suivre…
Les poules d’eau se reproduisent, les noddis et
Gygis aussi. Va y avoir des nouvelles couvaisons sous peu.
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