Galápagos, première
partie, il faut arriver là-bas. Pour cela, il faut passer par Quito ou
Guayaquil. Ne connaissant pas la seconde ville, voilà l’opportunité de
découvrir ce lieu.
À dire vrai, il n’y
pas grand-chose à voir à part se promener le long du fleuve sur le Malecon
2000. Rendez-vous des familles pour une balade le dimanche, le Malecon 2000
(pourquoi 2000 ?) réunit des vendeurs à la sauvette de pommes d’amour, d’eau fraîche ou de glaces (les voir se cacher quand passe un membre des forces
de l’ordre est assez marrant à observer) et regroupe sûrement les plus mauvais
portraitistes de toute l’Amérique du Sud.
La promenade m’emmène
jusqu’au quartier populaire de las Peñas, coloré, sur les hauteurs de la ville,
il est fréquenté par les touristes et s’avère en fait plutôt sûr (en tout cas
sécurisé). Il offre une belle vue panoramique sur la ville, le fleuve et ses
plaines éloignées où y naissent quelques monts.
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Bihoreau violacé Nyctanassa violacea |
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Vue depuis le quartier de las Peñas sur l'autre mont, l'autre partie de las Peñas |
Le lendemain, mi-janvier,
direction l’ile de Santa Cruz aux Galápagos. Passer en moins d’une semaine du
Machu Picchu à cet archipel, ça fait un peu visite de l’Amérique du Sud en mode
express d’un coup mais c’est juste une impression. C’est parti pour deux mois
et demi à faire un volontariat sur certains passereaux. C’est bien, concernant
absolument tout, je vais de surprise en surprise. Vu d’avion, les eaux sont
bien belles, bleu turquoise, transparentes mais je ne peux m’empêcher de
comparer avec les Seychelles. Ce n’est pas pareil. Surtout, le nord de l’ile de
Santa Cruz et l’ile de Baltra (où se trouve l’aéroport) sont très rocailleuses.
Baltra possède un cactus par-ci par-là et la dimension volcanique du site se
ressent pleinement. L’autre surprise concerne la faune. Effectivement, elle se
laisse voir de près, très près même. Qu’ils s’agissent d’oiseaux, de reptiles
ou des lions de mer, la peur de l’homme n’existe pas et c’est un ravissement
que de profiter de cela.
La Fondation Charles
Darwin où je vais vivre et travailler se trouve au sud de Santa Cruz, qu’il
faut donc entièrement traverser en bus. L’ile est grande, plutôt bien ronde,
doit faire bien 30-40 km de diamètre. Au sud se trouve également la ville de
Puerto Ayora, la « grosse » ville de l’ile ; et la fondation se
trouve à proximité immédiate, juxtaposée. Le lieu est grand, loin d’une modeste
structure que j’imaginais. C’est un peu la LPO des Galápagos avec une
soixantaine d’employés, une douzaine de volontaires dont cinq équatoriens. Je
suis le seul français donc je vais beaucoup pratiquer les autres langues, ce
qui est plutôt cool. Pourtant, en rencontrant les gens, je vois pas mal de
voyageurs dans le lot dont certains qui sont passés par Paris et qui ont hâte
de pouvoir parler de nouveau leur français un peu rouillé (donc, une immersion
totale sans parler français du tout relève de l’impossible).
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Santa Cruz à gauche et Baltra à droite |
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C'est sec ici. |
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En attendant le bus après avoir traversé le bras de mer séparant les deux îles (voir photo plus haut), une otarie des Galápagos Zalophus wollebaeki, endémique, se montre en train de chasser. |
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Il y a aussi quelques Fous à pieds bleus Sula Nebouxii chassant à cet endroit. |
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Il y a même des Pélicans bruns Pelecanus occidentalis. |
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Et des Frégates superbes Fregata magnificens. |
Première journée à
découvrir les lieux et faire quelques courses. Le 16, c’est terrain direct à
6h30 dans les hauteurs (700-800m) pour chercher les nids de quelques espèces
(pas facile, ils font tous des boules avec les mousses et lichens au milieu de
branches remplies de mousses et lichens) dont le Warbler Finch. Lui, c’est un
pinson dont le bec a pris la forme d’un bec de pouillot et il est plutôt facile
à identifier. Les autres pinsons, les fameux de Darwin, sont vraiment durs à
distinguer. Ça fait 6-7 espèces qui ont tous la même allure, la taille change
et quelques colorations mais va falloir un peu de temps avant de pouvoir les
identifier facilement (pas à l’oreille en tout cas). Les moucherolles (Flycatchers
en anglais, ça sonne mieux) sont représentés par deux espèces facile à
distinguer (faut dire, ils sont cools comme oiseaux). Déjà, s’attarder sur tous
ceux-là, c’est bien assez.
Deuxième journée
consacrée qu’au Vermilion Flycatcher qu’on devrait plutôt appeler le Darwin’s
Flycatcher Pyrocephalus nanus (il est passé de sous-espèce à espèce) et
à chercher des couples reproducteurs. Ce sont des longues sessions d’écoute de
mâles le plus souvent et on voit si une femelle est proche, attirée par
Monsieur. Nada, ça sent le célibat. Il y a juste un nid déjà repéré depuis une semaine
où une femelle couve mais rien de nouveau et c’est bien dommage car l’espèce
est en voie de disparition et n’est plus présente déjà sur deux iles. Parmi les
causes du déclin, la mouche Philornis, en provenance directe du
continent, dont les larves attaquent les oisillons. Il y a d’ailleurs une étude
en parallèle sur cet insecte pour l’éradiquer.
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Voilà où je travaille, c'est l'habitat Scalesia, dans les hauteurs de l'île. |
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Un mâle de Darwin's Flycatcher. Pas farouche les animaux ici. |
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Détente photo le soir à deux pas d'où je dors avec les Iguanes marins Amblyrhynchus cristatus. |
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Gros plan |
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Un crave Grapsus grapsus qui ne passera pas à la casserole d'un juvénile de Héron strié Butorides striata. |
Jeudi, retour à
Gemelos pour une observation de trente minutes du couple de Brujos (c’est le
Darwin’s Flycatcher). Ça sent la fin de construction du nid et donc la
couvaison pour bientôt. Nous ne sommes que les deux volontaires sur ce coup, notre
chef est occupé ailleurs. Oui, je passe donc le plus clair de mon temps avec
Juan, un équatorien de Cuenca qui a un bon coup d’œil pour dénicher les oiseaux
et qui adore le terrain. On devait passer le reste de la matinée à chercher des
nids mais ça reste hyper-dur.
Et enfin, le vendredi,
on remet ça pour les Minas. Encore qu’entre volontaires mais variante, on
embarque avec les gars du parc national où on fait nos études, une dizaine de
bonhommes à l’arrière d’un camion prêt à couper du bois et nous au milieu de
tout ça. Sur le chemin, je comprends pourquoi l’autre site d’étude s’appelle
Gemelos, c’est à cause de deux trous géants laissés par les activités
volcaniques de l’ile. C’est par ailleurs un lieu touristique où je vois des bus
de touristes. Faudra que je vois ça un jour.
On retourne à l’observation
de notre nicheuse. On découvre qu’il n’y a qu’un œuf (la population ne va pas
se rétablir à un tel rythme). Puis nous cherchons d’autres femelles. On trouve
pas mal de mâles mais aucune femelle.
Ah oui, alors dans les
choses étranges, quasi à chaque fois donc (vendredi matin faisant exception), nous
prenons un taxi (!?) pour faire nos 20-25 bornes. Acheter un véhicule de
fonction ne semble pas être dans les habitudes d’ici (ou l’effet insulaire joue
peut-être un rôle). Bref, ça fait quand même bizarre de se dire que chaque sortie
de terrain coûte 30$.
Sinon, les levers sont
toujours bien matinaux avec des départs entre 6h et 6h30. Et le pire, c’est que
le week end, je remets ça (non, le pire en fait est que je me réveille
naturellement vers 6h).
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Le Galapagos Flycatcher Myiarchus magnirostris, très curieux. |
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Le Darwin's Flycatcher, encore. |
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Sa femelle au nid. |
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Les quais sont envahis d'iguanes. |
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La femelle Darwin's Flycatcher mieux visible. |
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L'oiseau-moqueur des Galapagos Mimus parvulus, super facile à voir. |
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Une vue en hauteur.
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