Et c’est parti pour 4
jours, 5 peut-être, de trek en autonomie pour effectuer les 31,5 km qui mènent
de la petite ville de Cachora au site de Choquequirao.
Avant cela, niveau
préparatifs, nous avons loué une tente (8 soles par jour), des duvets en plumes
(3-4 soles par jour, je ne me souviens déjà plus), des tapis de sol (3 soles
par jour) et des bâtons de marche (2 soles par jour). Puis le 28 décembre, c’est
le grand départ, nous prenons le premier bus au terminal terrestre qui part à
6h30 et le trajet dure environ 3h30. On est déposés à la ramal de Cachora où des
taxis attendent les randonneurs qui vont à Cachora. On négocie un 20 soles pour
3 (pas facile). Une fois à Cachora, on découvre qu’on peut gagner 11 km sur les
31,5 car un mirador se trouve au niveau de cette borne kilométrique et c’est
très facilement accessible en voiture. On déjeune pour 5 soles dans la rue
principale (impossible de finir le plat, nous sommes remplis) et nous partons à
patounes. Nous verrons pour le retour si nous serons tentés d’éviter ces 11
bornes.
Nous partons, il est
13h30. Ce premier tiers de trek est facile, c’est une bonne mise en jambe qui
permet de voir la forme physique de chacun. La marche s’avère très lente du
côté des filles (quasi deux fois plus de temps que la moyenne). Je commence à
me dire qu’on le fera peut-être en 5 jours finalement ce parcours. Nous nous
posons finalement juste après 19h, incapables d’atteindre le premier campement
possible. Nous sommes juste avant le kilomètre 16 et mon avance sur les filles
m’a permis de trouver une surface plane bien grande au niveau d’un mirador. Le
spot est parfait, protégé par un petit muret avec un banc en pierre abrité, le
tout gratuit.
Je suis un peu dépité
tout de même de trouver de nombreux déchets (bouteilles en plastiques et une
petite bouteille de gaz pour le réchaud) sur notre chemin.
Après avoir joué un
peu aux cartes, nous nous couchons.
Il pleut pendant la
nuit mais la tente est bien étanche. Nous décollons vers 8h et la pluie s’est
arrêtée à ce moment-là. On se débrouille bien par rapport à ça car quand nous
déjeunons à Santa Rosa, au kilomètre 24, il pleut fort alors que nous sommes
abrités. Pour manger, c’est assez facile de commander son repas aux différents
points possibles. Ici, j’ai négocié des spaghettis avec sauce et un thé pour 20
soles au lieu de 24, pour trois personnes.
Le but du jeu en ce 29
décembre est d’atteindre Marampata au kilomètre 28. Au début, les filles
pensaient même pouvoir profiter du camping gratuit sur le site de Choquequirao
mais à la vitesse d’un kilomètre par heure, c’était mission impossible. Du
kilomètre 21 au 28, ça grimpe vraiment dur et même si à chaque kilomètre, nous
faisons une pause de 10 minutes (un peu plus, voire beaucoup plus, pour moi vu
que j’attends en premier), ça reste costaud. Il pleut en plus durant les deux
dernières heures d’ascension. On arrive tout de même à 17h40, donc pas mal
avant le coucher du soleil, et nous posons la tente dans une grange (cool pour
éviter la pluie et sécher le matos) grâce à une petite dame de ce village de 15
habitants que nous avions croisé en chemin et qui nous attendait à l’entrée du
village (5 soles la nuit).
J’observe quelques
oiseaux en route, des martinets au croupion à moitié blanc. Un oiseau inconnu,
gros comme un geai, jaune dessous, noir sur les ailes avec des gros spots
blancs dessus et un bec de Casse-noyaux. Le lendemain, ce sera un oiseau marron
à poitrine blanche avec l’œil rouge, un bec pointu et grand comme un merle. Je
mate aussi très bien un condor et j’en suis très content.
Le fleuve Apurimac |
Le 30 décembre, nous
visitons vers 10h30 Choquequirao. L’entrée coûte 60 soles quand les guides
(2016/2017) indiquent 37. Ça fait mal sur le coup mais on est bien obligés de
s’y appliquer. Le tarif serait ainsi depuis deux ans donc là, tu penses très
fort aux guides et leur actualisation « hasardeuse » ?
Le site est très
grand, il est facile de parcourir plus de 10 kilomètres dans ces ruines découvertes
à 30% pour le moment. La partie haute est très belle, sur l’autre versant de la
montagne se trouvent des terrasses où des lamas ont été dessinés à l’aide de
pierres blanches mais j’ai foiré mon coup là-dessus et je pensais que cela se
voyait depuis le chemin qui mène au site. Perdu. Dommage, ça fait partie des
trucs vraiment à voir dans ces ruines. Il fait tantôt chaud, tantôt frais
là-haut, tout dépend du soleil et de l’endroit où l’on se trouve. Durant la
journée, je rencontre une canadienne de Jasper et Jamie, un australien de
Melbourne à Huaraz en même temps que nous.
Nous retournons dormir
au même endroit, Jamie en plus ainsi qu’un péruvien ronfleur, Oscar.
La partie haute de Choquequirao. Les terrasses avec les lamas représentés se trouvent sur le versant de gauche. Le truc que j'ai bien raté. |
La casa sacerdotal |
Les terrasses sur le versant visible pour accéder à Choquequirao |
HOU !!! un grand condor avec un cou blanc et des ailes partiellement blanches aussi. Condor des Andes Vultur gryphus |
La fine équipe |
Le 31, nous repartons
après une sale nuit (il ronflait dur le gars) mais pourtant, malgré mes
nombreux réveils, j’ai plein de rêves qui me restent en tête. On décolle vers
8h, redescendons les 7km en 4h30-5h, pas mal. Pour manger, nous devrons
pourtant marcher 1h30 de plus jusqu’au camp de Chiquicasca (tous les camps ne
proposent pas à manger finalement). Les gens de la maisonnée sont sept à
préparer le cochon pour le réveillon. Le jeune Mickael nous accueille (encore
un 20 soles négocié pour pâtes et thé mais avec table et nappe cette fois). On
découvre un bonhomme habillé qui sera brûlé au moment du changement de l’année.
Mickael me raconte aussi que les 13 kilomètres qui nous séparent de Choquequirao, il
les fait en 3h30. Aussi, vers le 20 août, un relais inca traditionnel
s’effectue sur ces 31,5 km et moins de 4h suffisent à parcourir toute cette distance !!!!
Nous repartons pour 3 kilomètres de plus et on s’arrête juste avant notre camp
du mirador de départ chez des villageois sympathiques. Niveau réveillon, on
oublie, à 21h, nous dormions tous.
Ah, ça, c'est mon dernier colibri de l'année finalement. |
Cochon, vaches, poules, tout y est. |
Au 1er janvier, c'est plutôt brumeux. ça limite la transpiration au moins |
Le 1er
janvier marque la fin du trek où nous prendrons finalement un taxi au kilomètre
11 après 3 kilomètres d’ascension un peu dur, fier de n’avoir jamais utilisé de
mules durant tout ce parcours et fier aussi d’avoir parcouru un chemin originel
des incas. Nous sommes à la Ramla de Cachora vers midi trente et finalement
vers 13h, nous repartons pour Cusco par le biais d’un autostop. La voiture qui
nous prend ne marche pas très bien mais nous arrivons tout de même, content
d’en avoir fini, de retrouver un lit et de l’eau chaude pour bien aider les
muscles du dos et les mollets.
Un projet de
téléphérique est à l’étude donc peut-être que son accès deviendra aussi simple
que pour Kuelap, nous verrons.
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