Samedi 4 novembre 2017
J’arrive par un
itinéraire de nuit (Bus pour Armenia 45 000 COP puis bus pour Salento 4 000 COP)
à Salento à 6h30 du matin. Je pensais arriver plutôt vers 8h donc je suis
agréablement surpris. Déposé sur la place du village, je vois les jeeps déjà
présentes pour emmener les touristes à la vallée de Cocora. Je prévoyais de
passer ma journée à récupérer du voyage (3h de sommeil dans les pattes) et à me
promener dans les rues. Finalement, je pose mon sac et je me dis autant faire
la rando aujourd’hui et partir avec les premiers véhicules à 7h30. De plus, le
temps est pas trop mal et si ça se trouve demain, ce sera tout pourri. Salento
est tout de même à plus de 2 800m d’altitude, donc en montagne, ça tourne vite
(c’est d’ailleurs pour ça qu’il y a un peu de bruine au cours de la balade).
Allez hop c’est parti
à 10 bien tassés comme des sardines dans la jeep (3 800 COP chacun), je vais à
une dizaine de kilomètres de Salento, dans le début du parc Nevados pour
découvrir les palmiers géants dans des pâturages vallonnés et faire une halte
en chemin à La casa de los colibris où des abreuvoirs à oiseaux devraient me
permettre de voir quelques oiseaux-mouches.
La randonnée est une
boucle (ça c’est cool) qui va jusqu’à un point nommé Acaime (en gros, c’est
500m avant la maison des colibris) mais pour certains, ce point n’est qu’une
partie d’un trek qui arpente le parc national Los Nevados. C’est ainsi que je
croise souvent des gens avec un barda bien plus gros que le mien (j’ai aussi vu
un groupe revenir avec des bottes au pied, donc le trek semble… glaiseux). Je
me dis que ça doit être un sacré petit truc à faire mais déjà, rien que sur la
rando journalière, je kiffe.
Le chemin commence au
milieu des pâturages et permet de voir les palmiers de cire du Quindio Ceroxylon quindiuense au loin, avec
quelques vaches broutant à leurs pieds, puis, il s’enfonce dans la forêt et
enchaîne les ponts suspendus (6 ou 7 au total). Le chemin est alors
caillouteux, plus aventureux et me rappelle furieusement le trek de la ciudad
perdida mais en version débutant avec, surtout, une température fraîche/modérée
qui évite toute la sueur perdue chez les Wiwa & Cie (on transpire
quand même, je vous rassure). Rien que cela rend la sortie beaucoup plus
agréable. J’aperçois un colibri, assez gros, dans des rares fleurs du sentier.
Vert et or, je ne pense pas qu’il s’agisse d’une espèce vue plus tard. Où ça ?
A la casa de los colibris.
L’accès
coûte 5 000 COP mais vous avez le droit à une boisson et un gros bout de fromage. Je prends un chocolat (choco et eau je note, pas lait) et je casse mes
morceaux de fromage dedans. Ils ont plutôt pas mal fondu et m’ont fait penser
au fromage « Scouiche-scouiche » qu’on a dans certaines poutines. Les
colibris pullulent, je dénombre 6 espèces. L’objectif est de réussir une photo
de chacun mais certains sont plus farouches que d’autres. Je mitraille un gros
quart d’heure, repars, ça grimpe jusqu’à une finca (= ferme) de café durant 20
minutes. Joliment décoreé, pleine de fleurs et d’autres colibris (j’ai l’impression
que ce sont d’autres espèces que ceux de la casa).
Le
temps se couvre, les nuages entourent la ferme. Je me demande s’il ne va pas
pleuvoir. Je repars, ça ne fait que descendre, croise un français qui cueille des
champignons (oui, y a des trucs comme ça) et finalement la rando se garde le
meilleur pour la fin avec les paysages de palmiers au plus proche de soi. On
peut même marcher entre les arbres parfois. C’est superbe, les couleurs de vert
sont variées, lumineuses et peu importe où le regard se pose, ça offre un belle
vue.
Encore
une fois, il y a un petit côté Jurassic Park et là, on imagine plus la scène
avec les Galliminus qui courent dans une prairie.
Bref, c’est
une balade géniale à faire, dépaysante et familière à la fois.
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C'est une de mes photos favorites |
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Le chemin dans la zone prairie est tout plat |
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Dans la partie forestière, tout caillouteux |
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Sylphe à queue d'azur Aglaiocercus kingi présumé en 2017, confirmé en 2024.
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Colibri moucheté Adelomyia melanogenys |
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Héliange tourmaline mâle Heliangelus exortis
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Le colibri flavescent Boissonneaua flavescens |
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Encore le sylphe à queue d'azur
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Inca à collier Coeligena torquata |
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Un petit coup de langue du colibri flavescent
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Ce n'est pas un colibri. Je dirais bien une femelle de percefleur à flancs blancs Diglossa albilatera.
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La même |
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Et le mâle |
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Toujours le sylphe
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Peut-être encore le flavescent mais je suis moins certain. ça reste hyper dur les colibris .
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Ah oui, ça fait des gros fights les colibris entre eux. Ce serait le colibri d'Anaïs Colibri coruscans.
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Le temps t'invite à rentrer. |
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Il ne faut pas rentrer par là mais quelques centaines de mètres plus bas. |
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Il faut rentrer par là. |
Conseils :
Commencez la rando en prenant la porte bleue. Si vous l’entamez dans l’autre
sens, directement par les palmiers, ça vous coûtera 3 000 COP.
Aidez-vous
des autres randonneurs et de Maps.me vers le milieu de la rando quand vous vous
demandez quel chemin prendre.
5
kilomètres après la casa des colibris, il y a sur le parcours du trek le coin « Agua
de las estrellas » avec une cascade. C’est au moins 3h l’aller-retour. J’ai
hésité à le faire (surtout quand à ta montre, il n’est que 10h30) mais à part
pour les rapides de rando, je déconseille de tenter le coup. Au final, le
retour pépère permet de bien profiter des palmiers, de faire des photos, de
prendre un peu son temps (ou de refaire des photos de piafs comme moi). Sinon,
ça devient un peu une course et on perd un peu du charme de la balade je
trouve.
Voilà,
c’est un coin de la Colombie qui fait partie des immanquables pour moi, surtout
les amoureux de la nature.
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