Ce
lundi 2 octobre, j’avais réservé une sortie permettant de découvrir des mets
typiques de la Colombie. L’excursion touristique commençant à 14h, il était
idéal en matinée d’aller gravir le Monserrate afin d’avoir bien faim pour
l’après-midi.
Le Monserrate,
c’est avant tout l’occasion de voir Bogota depuis une hauteur de 3100m, de
continuer à se mettre en jambes après le Grouse Mountain de Vancouver la
semaine passée, de voir un peu de nature, d’espérer voir un peu d’oiseaux et
donc de se creuser l’estomac pour s’en mettre plein la panse durant la deuxième
partie de journée.
Alors
le Monserrate, c’est quoi ? C’est une montagne qui borde Bogota, elle
offre une vue panoramique sur la capitale et quand on se retourne, c’est la
nature à profusion, une immense forêt quasi inhabitée, juste là, sur l’autre
versant. Pour y aller, trois options sont possibles, prendre le téléphérique,
prendre le funiculaire ou y aller à pattes. Dans ce cas, c’est une marche de
2350m qui vous attend pour un dénivelé de 500m. En gros, ça monte tout le temps
et vous transpirez à grosses gouttes.
Trouver
le chemin d’accès à la randonnée est plutôt simple, il faut remonter l’avenida
Jimenez de Quesada (en gros), passer à côté de la maison de Bolivar et quand on
s’approche de l’entrée pour le funiculaire, c’est juste un peu plus à gauche,
après la grosse croix.
L’entrée
est grillagée, des policiers surveillent (à la cool), des habitués de
l’ascension s’étirent et des grandes marches pavées vous font sentir que, oui,
ça doit se passer par là.
Alors,
première grosse surprise, c’est pavé tout le long et ce n’est donc qu’une suite
de marches (plus ou moins étroites). Donc niveau propreté du site, je suis
impressionné et niveau terre battue à arpenter, j’oublie (ça change du trail de
Grouse Mountain au Canada). Deuxième chose, comme à Grouse et ça j’adore, à
intervalles réguliers, des panneaux vous font le point sur la situation, ici
tous les 250m environ. Moi, ça me motive quand je sais que j’ai fait plus de la
moitié du chemin alors que j’ai le dos trempé.
Cette
sortie est très prisée des colombiens qui la font le dimanche en famille
(certains même pieds nus m’a-t-on dit) et les touristes y sont également
nombreux. En ce lundi, je trouvais la randonnée déjà bien fréquentée donc si
possible, évitez de la faire le week end, ça doit être parfois l’embouteillage
(pour vrai) sur ce chemin essoufflant (alors s’il y a moyen d’éviter la
cohue…).
À
mi-parcours, il y a des petites échoppes qui permettent de se ravitailler. Je
m’interroge toujours sur les « chanceux » qui doivent se taper les
réapprovisionnements de ces cabanes. Bref, pas besoin de ça de toute façon. Je
continue ma montée et en 50 minutes, les 2,35km sont avalés. Finalement, ça m’a
pas mal rappelé ma sortie sur Vancouver. Ici, au sommet, nous avons une
basilique, des vendeurs de breloque et d’autres vendeurs de boisson et
nourriture (plus pour ceux qui sont venus par le funiculaire ou le
téléphérique). Y a aussi un policier, on en croise tous les 500m je dirais,
même là !
La
vue est impressionnante, Bogota s’étend vraiment sur des kilomètres (j’ai lu
aussi grande que l’ile-de-France). L’aéroport et le stade s’observent au loin.
La place Bolivar se montre sans évidence et avoir ses jumelles est un vrai
plaisir dans ces moments-là. Je me suis baladé là-haut pendant une bonne heure, vu
quelques oiseaux, ai réussi à prendre correctement en photo le Carbonero
(j’adore son nom espagnol) Diglossa humerais. Un rapace à identifier (sorte de
condor/vautour), une seconde espèce de colibris (ce sont de grands chanteurs au
fait) et quelques autres. Une petite dizaine dont certains sur le chemin du
retour qui m’a pris 1h10, oui plus longtemps mais je prenais des photos et je
faisais attention à mon genou. Bref, j’étais bien crevé (ma jambe droite tremblait
un peu quand même quand je me posais faire des photos).
Au
total, ça m’aura pris trois heures quinze minutes.
Les échoppes à mi-chemin |
Iglesia basilica el señor del Monserrate |
Dedans, c'est plutôt soft. |
ça, c'est plus original par contre. |
La rue commerçante juste à côté de l'église |
Et quelques objets bien kitschs |
C'est très joli là-haut. |
Vue sur Bogota |
Ville très étendue |
Et sur l'autre versant du Cerro de Monserrate, c'est la forêt. |
El carbonero ! Ou le percefleur noir Diglossa humeralis. |
L'Urubu noir Coragyps atratus plane sur la ville. On le trouve aussi en Amérique du nord. |
Bruant chongolo Zonotricha capensis |
ça chante beaucoup un colibri |
Un petit système D pour permettre la réhabilitation de la nature sur les pentes rocheuses |
Ce serait le merle géant Turdus fuscater même si le merle lustré lui ressemble beaucoup. |
Juste
le temps de rentrer, de me doucher et me changer et je repars pour la sortie
culinaire de 14h. Sortie effectuée avec Beyond Colombia. En gros, à la base,
c’est gratuit et après, on paye ce qu’on veut goûter puis à la fin des trois
heures de balade, on peut donner un pourboire au guide. Ce dernier s’appelait
Hector, a grandi à Montréal et vit depuis six en Colombie (retour aux sources)
donc discuter avec lui a été très facile et sympathique.
Nous
sommes un groupe d’une quinzaine d’étrangers et nous découvrons vraiment bien
la façon de manger certains mets du coin. Ainsi, nous commençons avec une
petite empanada à 700 COP. C’est une sorte de petit friand en forme de
croissant qui contient de la viande, du maïs et de la patate. Après, on peut en
trouver d’autre sortes avec un œuf en plus dedans, des haricots, etc. LE
TRUC !!! C’est de le croquer à son extrémité puis ensuite, on peut mettre
un peu de sauce dedans. Vu qu’il y a plein de sauces à disposition, on peut
ainsi varier la saveur à chaque bouchée et tenter des plus ou moins piquantes.
Nous
continuons pour une mise en bouche de la soupe Ajiaco dans un restaurant
touristique proche de la plaza Bolivar. Les colombiens raffolent de soupe. Dans
celle-ci, il y a de la patate et une herbe aromatique. Dedans, on ajoute la
quantité que l’on veut de poulet, câpres et crème épaisse. C’est consistant et
très bon. Il y a normalement un peu d’avocat aussi mais là, nada. Je me
laisserais tenter à nouveau je pense. Ça a coûté 3500$ COP mais c’était
vraiment une portion.
Oui, il est petit le bol |
Dans
la rue, nous goûtons un Oblea (ouh, ça me tentait depuis longtemps ça). C’est
une gaufrette fourrée géante en forme de disque. Il y a pas mal de choix pour
fourrer sa gaufrette mais j’ai commencé par une traditionnelle : Confiture
de lait – fromage, soit en espagnol, arequipe – queso. Ça fonctionne bien mais
j’ai hâte d’en refaire une avec la confiture de mûres et hummm… crème épaisse, le
quatrième ingrédient le plus commun des obleas. Oui parce que de toute façon,
c’est minimum deux ingrédients sur la gaufrette, donc, pourquoi en n’avoir
qu’un. Par contre, si on veut en mettre plus de deux, on peut mais ça augmente
le prix. Dans les autres saveurs possibles, il y avait de la coco râpée, des
éclats de cacahuètes, du kiwi en gelée (ou pas loin) et les petites graines de
sucre colorées qui ornent parfois les gâteaux. A 2000$COP le gros biscuit, soit
1$CAD, ça vaut le coup.
Nous
pénétrons dans un troquet situé dans la rue des joailliers pour prendre un
chocolat chaud avec fromage. Le troquet vend aussi des bijoux et il est
possible de voir des liasses de billet sur certaines tables quand les vendeurs
du coin font leur compte ici. Alors là, on découpe avec les doigts son
fromage en gros morceaux (style morceau de fromage à poutine) et on le met
dans le chocolat. On boit tranquillement son chocolat comme si de rien n’était
sauf qu’au fond de la tasse, le goût a un peu changé (un peu salé) et qu’il
faut ensuite récupérer les bouts de fromage un peu fondu avec la cuillère. Ça
se boit et mange très bien à mon goût et ça m’a l’air très traditionnel vu que
j’ai déjà lu ça dans des blogs de voyage. Et ça coûte 3500 COP, un gros 1,5$CAD
ou un gros euro.
Démonstration de l'émiettage grossier du fromage par Lina. |
Nous
continuons notre trajet dans la ville, dans des rues que je ne connais pas
cette fois et mangeons un Pandebono accompagné de Avena pour 2000$COP. C’est un
petit pain bien rond au goût de fromage et on peut le demander fourrer avec un
fruit. On boit avec un avena, un lait concentré assez sucré (j’ai bien aimé).
Le petit pain a un goût un peu bizarre mais une fois que j’ai pu manger un peu
du fruit dedans avec, de la goyave cuite, c’était très bon.
Et
c’est pas fini, nous déambulons dans le secteur de la carrera 9 et calle 16 qui
regorge de bouquinistes et notre guide affirme qu’on peut tout y trouver. Pas
de photos car il se met à pleuvoir. Nous stoppons juste à côté pour l’Arepa de
Santandereana. L’Arepa est un classique du pays, une sorte de grosse galette de
maïs bien épaisse fourrée au fromage. Oui, je pense que vous l’avez compris
maintenant, ils aiment beaucoup le fromage ici, enfin…, un type de fromage mais
agrémenté à toutes les sauces. J’avais vu ça en supermarché et j’étais bien
curieux d’y goûter… Cela avait une certaine acidité en bouche, bref, pas trop
apprécié, et c’est pas mal sec aussi. 2000$ COP la grosse galette, 1600 la
petite, donc là, c’est plutôt une galette pour 2, voire pour 3 ou 4 tellement
c’est bourratif ou tout simplement pas apprécié (bon, j’ai eu un morceau
gratos, voilà).
Et
enfin, nous finissons la sortie par un café dans une école de barista. Très
beau lieu, 4000$COP le café d’origine (style, c’est du bon celui-là et quand tu
vois le lieu et comment il le prépare devant toi, faut mieux), soit moins de
2$CAD ou 1,5€. Et au passage, nous apprenons que nous pouvons aussi boire un
mojito-café ou un martini-café. J’ai tout goûté du bout des lèvres, le café est
toujours très présent. Mais je pense que vous pouvez vite adorer cela quand
vous aimez les deux.
Sortie
très agréable donc qui m’a permis également de rencontrer et discuter avec
quelques personnes. Oui, parce qu’à l’hôtel, nous ne sommes que deux donc, au
bout d’un moment, on fait vite le tour. L’hôtel, faut que je vous montre à quoi
il ressemble d’ailleurs. Prochain article dessus.
Et en petit bonus pour finir, une pâte de fruit à la goyave ou Bocadillo |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire