Mardi 17 octobre, 3ème
jour
A 6h30, nous sommes
déjà à la Ciudad Perdida ! Nous y restons pendant 2h-2h30. J’aperçois des
petits oiseaux, des militaires et des touristes. Nous arrivons les premiers et
profitons pendant quelques minutes du site juste pour nous.
Le site fait 2,2km de long, il y a 300 signes d’habitation
et il est possible que 3000 personnes vivaient là. Le lieu est assez mystérieux
en soi sinon, peu d’études dessus et beaucoup de mystères à éclaircir. L’endroit porte 4 noms, Ciudad perdida pour
les touristes, Green hell pour les pilleurs, Tayrona pour les indigènes et
Buritaga 200 pour qualifier la disposition du lieu près de la rivière éponyme
et les 200 habitations recensées à l’époque.
Il y a 1200 marches à gravir jusqu'à la cité. C'est parti ! |
Plan du site, réparti en 4 zones |
On retrouve souvent un "marteau" et un pilon en périphérie de maison |
Ils l'ont fait large cet escalier au cœur de la cité. |
La team ! |
Cascade à gauche et tentes militaires à droite (si si) |
Chaque "rond" de maison est inventorié |
Le
soleil est au rendez-vous, le guide nous raconte moult choses. Un chaman Kogui
passe sur le site pour donner des bracelets aux gens mais pas notre groupe.
Avant
9h, il est déjà temps de repartir. Nous retournons au camp chercher des
affaires laissées là pour s’alléger.
Ouah, un moment "gâteaux" à la ciudad perdida. Miam. |
Le chaman |
De la coriandre !!! Mais elle n'a pas la même forme que celle que je connais. |
Un petit bout de céramique avant de partir ? Non, quand même pas mais c'est pourtant facilement récupérable. |
Nous déjeunons à 10h30 et partons à 11h30.
J’arrive au camp Mumake à 15h10, 10 bonnes minutes après les autres. J’ai
marché tout seul quasi tout le temps mais comme ça, j’ai vu des libellules
(dont des ischnures), têtards, un oiseau rouge (Toche pico de plata ou Sangre
de toro, son second nom est plus fun) Ramphocelus dimidiatus, des lézards, un
serpent venimeux marron et noir avec une grosse tête pour un tout petit corps
ou une fourmi tirant une araignée.
Au
camp de Paraiso, il est possible de voir si vous vous levez durant la nuit Cryptobatrachus
boulengeri Boulenger’s backpack Frog où la grenouille porte les petits sur son
dos. C’est Floris qui a eu la chance de tomber dessus.
C’est
la journée où j’ai croisé le plus de femmes et enfants indigènes, toujours
austères.
16h35 : Pop-corn time !! Again !
Cool.
En
soirée, José nous fait un topo sur la culture locale, la présence de 4
communautés dans la région autour du site : les Wiwa, les Kogui, les
Kankuamo et les Wintukua. Il nous montre un poporo, objet traditionnel des
hommes à partir de leur 17ème année. Il nous dit que les femmes
travaillent plus que les hommes (les mecs, ils sèment des trucs en plus de
leurs petites graines, c’est vraiment tout) et en plus, elles doivent élever 8
à 10 enfants. Je comprends mieux qu’elles ne respirent pas la joie de vivre.
L’échange dure une petite demi-heure, autour d’un feu dans une grande cabane.
On cuit malgré la distance aux flammes. Vers la fin de la discussion, deux
hommes viennent se faire un coup de poporo au coin du feu sans se soucier de
nous (la séance TV devait être finie parce que oui, les indigènes regardent la
télé à Mumake, ça fait bizarre). Alors, un poporo, on fait quoi avec ?
D’abord, on le prépare en écrasant de la poudre de coquillages et on place la
poudre dans le poporo. Ensuite, on malaxe dans un coin de joue plein de
feuilles de cocas et avec un bâton, on récupère dans le poporo un peu de poudre
et on l’insère au milieu de la pâte de coca mâchouillée. Ça augmenterait
l’effet de la coca. Et surtout, le bâton, on l’essuie sur le haut du poporo
formant un dépôt jaunâtre compact qui pourra être lu et interprété par le
chaman. Si le poporo casse, faut vite le changer et que le chaman en fasse un
nouveau. Ça arrive souvent ? Oui, tous les 3-4 ans en moyenne, ce n’est
donc pas un truc honteux ou qui marginalise parce que cet objet, faut le garder
tout le temps avec soi jusqu’à sa mort. Parfois, ils ont même deux poporos, un
petit pour la route dans la montagne et un gros pour la maison.
Bref
ça a bien discuté et à 19h30, tout le monde est au lit.
Les fourmis avec leurs petits bouts de feuilles |
On peut aussi montrer les photos aux enfants. C'est plus sympa que de leur donner des bonbons |
18 octobre, dernier jour. Tellement envie de rentrer que je n'aurais pas pris une seule photo de la journée.
Lever à 5h00, encore
une fois.
On a tous hâte de
rentrer. La première chose qui vous frappe au matin, ce sont vos vêtements,
ceux que vous allez devoir porter pour quelques heures encore. Ils sentent
vraiment très forts la transpiration, ils sont encore humides (les nuits
fraîches et chargées d’humidité empêchent tout espoir d’évaporation) et vous
n’avez pas le choix que de les remettre. Je préfère garder mon pantalon de
soirée pour le mettre une fois rendu à El Mamey pour être un peu propre durant
les deux heures de jeep qui suivront.
6h10, nous repartons
et c’est directement par une montée qui dure une bonne demi-heure. Ça met en
jambes aussitôt. J’arrive à suivre jusqu’à 7h45 et le premier arrêt, là où nous
avions passé notre première nuit. Nous prenons une grande pause de 15 minutes
(bien la preuve qu’on a un groupe qui carbure pour se permettre de se poser
aussi longtemps).
Quand nous repartons,
nous commençons à croiser tous ceux qui entament leur deuxième journée de trek,
certains ont déjà du mal mais tous sentent encore bons. A un passage de petite
rivière étroite, un bouchon se forme entre notre groupe qui descend et un qui
monte. Dans le lot, j’ai l’impression de reconnaître Michelle, une hollandaise
qui avait fait le circuit Food avec moi à Bogota. Par facebook, à mon retour,
je vois que c’est bien elle. C’est drôle car les gens que l’on croise, c’est
souvent à l’unité, avec assez d’espace entre chacun pour qu’on puisse bien les
dévisager et pas de bol, c’est dans un attroupement que je l’ai aperçu. Le
monde des voyageurs est assez petit quand ils arrivent dans un pays à la même
date.
Le retour continue, je
perds mes comparses de vue, je suis habitué maintenant, je vois plein de
lézards, des hirondelles,… bon c’est soft le retour niveau faune. Je retrouve
le groupe à une ultime pause avant la fin. Je suis pas mal tanné, les autres
aussi en fait malgré leur vitesse et on remet ça. Le retour semble
interminable. Plus on est proches de la fin, plus on se demande comment ça a pu
paraître si court le premier jour. Quand je commence à retrouver un chemin
correct, où les motos passent, après la dernière tienda vendeuse de boissons, à
chaque virage, je crois voir derrière la fin du périple et les premiers signes
de maisons du village El Mamey et au moins 20 fois, je me fais avoir.
Et heureusement, vient
l’instant où, là, oui, ce truc de bric et de broc avec du parpaing autour, ça
oui, c’est extrêmement bon signe. Il est environ 11h00 quand nous sommes aux
abords de la ville. Les autres se baignaient dans le passage de rivière. Je ne
souhaite qu’y plonger mes pieds.
Il reste un petit kilomètre jusqu’à notre point de départ, là où nous avons pris notre premier repas et où nous prendrons le dernier, où ils me chanteront un « Joyeux anniversaire » au moment de trinquer (très belle surprise) et tout le monde est vraiment content d’en avoir fini avec ce coin si perdu.
Vers 12h30, c’est le
moment de reprendre la jeep, de céder nos bâtons à des nouveaux (fresh meat)
trekkers) et nous repartons dans nos pénates. Et là, je me rends compte que
j’avais oublié concernant le chauffeur. Il conduit tout à l’oreille dans la
route de terre qui nous ramène à la civilisation. C’est vrai, j’avais oublié à
l’aller qu’il avait procédé de même. A chaque virage, un petit coup de klaxon
pour vérifier qu’aucun véhicule n’arrive de l’autre côté et ainsi, on peut
garder sa vitesse et continuer de conduire au milieu (enfin où on peut) de ce
chemin cabossé.
Par contre, en ville,
il continue de conduire à l’oreille le gars. L’habitude sans doute…
Et voilà comment à
15h30 s’achève ces 80h de voyage en terre inconnue.
En épilogue, pour
avoir côtoyé les autres groupes des autres agences pendant ce trek, les
différences sont minimes et celui qui pourrait être le plus différent concerne
Wiwa tour car le guide est un indigène. Ainsi, il est plus logique d’apprendre
des choses sur la culture indigène locale qu’avec d’autres tours mais cela
dépend aussi beaucoup du guide et s’il est loquace ou pas. Ce dernier l’était,
s’appelle Elysio si vous le voulez à tout prix, et permet de mieux comprendre l’austérité
de sa communauté ancrée dans ses traditions, à l’inverse d’un guide qui donc s’ouvre
aux « gringos » mais se trouve en conséquence un peu exclu de son
peuple par cette attitude. Compliqué tout ça.
N’oubliez pas des pansements contre les ampoules, des sacs plastiques pour compartimenter vos vêtements, des sacs étanches (style Ziplo mais pas du colombien, c’est de la merde) pour l’électronique (car moi, je balisais sévère pour mon appareil photo à chaque traversée de rivière et certaines font réfléchir) et votre bonne humeur, ça fait toujours plaisir.
N’oubliez pas des pansements contre les ampoules, des sacs plastiques pour compartimenter vos vêtements, des sacs étanches (style Ziplo mais pas du colombien, c’est de la merde) pour l’électronique (car moi, je balisais sévère pour mon appareil photo à chaque traversée de rivière et certaines font réfléchir) et votre bonne humeur, ça fait toujours plaisir.
Et voilà un bas de pantalon qui scintille (or ?). On nous a dit que les "paillettes" resteraient après lavage. Hélas, ce n'est pas vrai. |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire