jeudi 8 février 2018

Fin janvier aux Galapagos

Du 22 janvier au 4 février 2018

L’étude du Moucherolle vermillon nain des Galapagos s’avère bien plus laborieuse que prévue mais ça progresse et bien que j’aille trois fois par semaine à parcourir les mêmes lieux, c’est loin d’être monotone. Dans un premier temps par les personnes impliquées dans le projet. Ainsi, dès la deuxième, Juan et moi sommes rejoints pour nos sorties sur le terrain par Lorena, équatorienne, ancienne volontaire sur le Brujo l’an dernier sur l’ile de Santa Isabela. Elle connait bien l’espèce et parcourir les lieux à trois plutôt qu’à deux reste plus agréable et enthousiasmant, surtout que nous marchons beaucoup cette semaine, entre 3h30 et 4h avec un temps variant du venteux matinal et brumeux à des bonnes chaleurs d’un soleil au zénith.
Surtout, niveau oiseaux, c’est compliqué, le premier nid est abandonné (deux œufs tombés au sol). Quant au second, il semble aussi délaissé (trois œufs dans le nid). Bref, voilà une espèce en voie de disparition qui ne souhaite pas de générations futures.
Pour ma troisième semaine, c’est un peu rebelote la même chose. Nous sommes cette fois quatre avec l’arrivée de Célina, volontaire suisse, qui reste avec nous quelques jours avant de partir suivre la population de Brujos de l’ile  de Santa Isabela (elle sera rejoint par Eileen deux jours plus tard, autrichienne, Denis, mari de Lorena et Sabine, professeur à l’université de Vienne où sont Célina, Eileen et où Denis donne des cours (oui, c’est tout un microcosme en fait).
Et là, déjà, niveau inventaire de l’espèce, ça va déjà mieux avec la découverte de deux nouvelles femelles (mais qui ne semblent pas nidifier) mardi et jeudi (preum’s sur le coup, content, surtout celle de mardi). Par contre, le couple nicheur qui avait abandonné son premier nid a abandonné son deuxième (un œuf dedans) et construit déjà son troisième.
Une bonne théorie sur ce constat d’échec de nidification serait que les oiseaux perçoivent qu’ils n’ont pas assez à manger pour leurs poussins et préfèrent donc « avorter » plutôt que de gaspiller de l’énergie à essayer de nourrir leur progéniture. Et ils attendent quoi alors les oiseaux ? La pluie ! Qui va faire proliférer les insectes et leur donner à manger. Et la saison des pluies, elle va bientôt commencer (donc, je vais me tremper régulièrement). Espérons que la théorie se vérifie.
Les jours où je ne suis pas à la Mina ou aux Gemelos, je reste aux abords de la fondation, à Barranco où  toutes les espèces nicheuses sont répertoriées. Ici, il y fait chaud dès 7h30 (au moins mes spots de prospection sont biens pour ça) et les oiseaux sont assez nombreux ; ça change un peu et ça fait des journées plus reposantes, ce qui est bien.

Un mâle de Yellow Warbler Dendroica petechia aureola

La femelle du Moucherolle vermillon nain des Galapagos

La Tourterelle des Galapagos Zenaida galapagoensis

Un iguane marin en plein crawl

Pélicans et Fou à pieds bleus

Un Brujo mâle en version huppée (ça dure pas longtemps le hérissement).

Une partie de mon lieu de travail

Le jour on n'a jamais été aussi nombreux sur le terrain.
Durant ce deuxième week-end, je n’ai pas fait grand-chose, samedi à complétement se reposer. Par contre, le dimanche fut 3-4 bonnes heures de marche autour de Santa Rosa pour me retrouver aux mêmes endroits que le dimanche précédent (le ranch des tortues et le tunnel de lave) mais en découvrant que les tortues terrestres, elles sont partout au bord des chemins et qu’en voiture, il faut vraiment faire attention. Nous étions plusieurs volontaires pour cette sortie et de plus, chez une volontaire native, ce qui m’a permis de découvrir une maison de famille du coin et de manger local.

Des canards des Bahamas



Le cimetière, à l'entrée de la Fondation, est depuis 2017 recouvert d'art street ayant pour thème les chouettes et hiboux locaux (Bref, que deux espèces, la Chouette effraie et le Hibou des marais, bien connus chez nous, rien de nouveau sous le soleil).


Pour mon troisième week-end, retour aux activités avec la visite de de deux sites de Santa Cruz, Garrapatero samedi et Tortugas Bay dimanche. Pour le premier, je pars avec mon collègue ornitho Juan sur cette plage et ses rochers volcaniques. Il y a quelques limicoles, un superbe effet de pellicules d’algues sur le sable avec des sanderlings qui picore dessus. Derrière, une lagune où traîne régulièrement un flamant rose sauf qu’avec le peu de pluie, la lagune est peu remplie. A part une poule d’eau, pas d’oiseaux caractéristiques de cet habitat, il faudra que j’y revienne après plusieurs bonnes pluies donc pas avant fin février ou début mars. Le bon conseil est d’y aller tôt pour avoir le lieu rien que pour ça jusqu’à 8h30-9h et l’arrivée des premiers touristes. A 11h, c’est déjà une petite cohue. Niveau pinsons par contres, ça m’a permis de découvrir mon premier Medium-ground finch et peut-être aussi le Large-ground Faudra que je regarde bien les photos (oui, les pinsons, c’est  compliqué ici).

Un Bécasseau sanderling Calidris alba.

Pluvier argenté Pluvialis squatarola

Grand Héron Ardea herodias cognata, sous-espèce locale.



Le dimanche, journée bien chaude (coups de soleil assurés) avec un tour à Tortugas Bay en matinée. C’est une heure de marche pour l’aller comme le retour. Très touristique (parce qu’aussi situé juste à côté de la ville), cette plage fait sans hésiter partie des plus magiques que j’ai vu. Non tant pas en elle-même (une pourtant grande et belle plage de sable fin) que par ce qu’elle possède, des iguanes ! Alors, oui, les iguanes marins, je les connais bien maintenant et j’en ai vu sur plusieurs sites mais je les associe complètement aux côtes rocheuses volcaniques. Alors les voir marcher sur les dunes grises, les dunes blanches et longer l’océan, c’est à la fois surprenant et magique. Tellement d’un autre temps, c’est regarder Jurassic Park, voir des petits dinosaures déambuler là et s’imaginer qu’à l’époque Trias-Cétacé, oui, des gros reptiles marchaient parfois sur de belles plages là où on les imagine systématiquement dans des forêts, prairies, clairières et autres zones végétalisées. Bref, j’ai voyagé dans le temps et ça m’a plu. Au bout de la balade, il y a une autre plage idéale pour l’observation des poissons mais je ne comptais pas me baigner de toute façon.
Puis, l’après-midi, je retourne avec une volontaire polonaise, Alex, à las Grietas, découvert lors de mon premier week-end, c’est noir de monde. On préfère ne pas s’y baigner et aller plutôt sur la partie plage pour faire du snorkeling. J’y vois mes premiers requins, j’y grille un peu plus (bien que j’ai mis de la crème toute la journée) et j’y vois aussi au niveau des salines, en fin d’aprem’, une jolie concentration de courlis cendrés et de gravelots semi-palmés. Ça valait le déplacement.

Courlis cendré et Iguane marin


L'Iguane-chat


Héron strié juvénile Butorides striata sundevalli


Sanderling et iguane. Oui, les iguanes, c'est vraiment trop bien à prendre en photos.

Après Abbey road, ...


Ce dimanche était aussi un jour de vote en Equateur pour une consultation populaire. Obligatoire, il en coûte 37$ à celui qui ne se présente pas.

D'où l'utilité des bancs sur les ports.

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