samedi 17 octobre 2015

Billet d'humeur de fin



J’adore être à la fenêtre des avions et voir le paysage défiler. J’aurais dû penser à réserver ma place mais ce qui suit n’aurait pas été aussi prenant. J’étais dans le couloir, mal situé, pas de fenêtre sur ma gauche. Une fenêtre sur ma droite, elle paraît si loin.

Le décollage n’offrait qu’une faible visibilité, l’avion s’inclinant très rapidement sur son flanc gauche. La vitre n’offrait qu’un ciel bleu nuageux. Pour avoir zieuté des dizaines de fois depuis le centre-ville les avions s’envoler de l’aéroport, je savais qu’ils effectuaient aussitôt après leur envol un virage parfois à 180°, parfois à 90, selon leur destination mais quand l’avion tourne, aucune pancarte éclairante ne s’affiche sur le ventre métallique du boeing pour dire "Cet avion va à Bali" ou ailleurs. Ceux qui vont au sud, je ne sais pas quel degré ils prennent.

Notre bolide monte, se redresse un peu, je revois les cimes des collines environnantes, une jungle bosselée, dense. Soudain, la côte apparaît, un petit port mais c'est celui de East Trinity.

Je me penche pour essayer d’améliorer la vue depuis cette petite lucarne et là, je la vois. La ville de glandus où j’ai moi-même glandé pendant un mois.

J’ai d'abord vu sa marina puis la côte de l’esplanade, les carrés blancs bétonnés qui se placent juste derrière et s’étalent sur une surface plus imposante que je n’imaginais. Et je vous ai vus. Je vous ai vus les copains. Là, au niveau de ce croisement, en partant du lagoon, je suis les lignes de la ville et j’arrive jusqu’à vous ; je vous vois. Dans l’auberge, à pioncer, à bosser, à glander près de la piscine de l'esplanade, à se promener, à revenir des courses. Je vous ai vus et j’ai souri. J’ai souri parce que je sais que c’est vrai, vous faîtes vraiment tout ça au moment où j'observe la ville. Je ne vous vois pas, sérieux, faut pas déconner, mais je vous ai quand même dans l’œil. Et je me dis que c’était bien. Et je m’en vais.

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