dimanche 3 janvier 2016

Journal de bord, mardi 29 au 31 décembre


Nos dernières journées de l’an 2015 se rythmaient par des réveils matinaux pour aller tous ensemble avec les indiens transférer sable, ciment et cailloux depuis un bateau au large jusqu’au bord de la plage. Ça nous prenait entre une heure trente et deux heures tous les matins, et donc, à 8h, c’était fini. Une heure de pause puis on retournait à es activités plus traditionnelles, accueil du public (donc encore des séances de bateau), patrouille de tortues, nourrissage des Pies et des inspections de terriers de puffins. Le 30, tour à Praslin l’aprem’, de quoi acheter à manger et boire pour faire un pré-réveillon tous ensemble le soir même vu que les quatre seychellois quittent Aride Is. le 31 pour fêter la nouvelle année chez eux. Au retour, on fait le tour de l’île pour compter les frégates (environ 1400), là, tu fais péter ton petit compteur manuel et t’appuies avec ton pouce comme un fou pendant 15 minutes. Le repas du soir, ce pré-réveillon était bien d’un point de vue culinaire (je profite toujours de ces moments pour me goinfrer et économiser ma bouffe) mais l’ambiance était passable. Ça a été une sorte de repas monacal qui, une fois finie, s’est conclu par un chacun chez soi pour clôturer la soirée. Résultat, le 31, quand ils sont partis à 13h, jusqu’à lundi matin, j’ai ressenti comme un grand moment de quiétude m’envahir. Mellinda aussi.

L’événement du 30 a surtout été la présence d’un « héron » aperçu plusieurs fois durant la matinée, houspillé par les Gygis blanches. Un coup vers 6h, un autre vers 8h30. Là, je me dis un peu merde quand même, j’aimerais bien le voir ce héron cendré (parce que niveau héron, ça ne peut être que ça, le plus commun) histoire de voir le comportement des sternes autour de lui et puis pour cocher un oiseau en plus vu sur Aride. Heureusement, à 9h15, il refait surface, visible depuis le lodge. Juan va chercher son appareil photo, va vers la plage pour avoir une meilleure visibilité, au milieu des fondations du futur hangar en construction (par les indiens). Je le suis, vois le piaf et me dis que ça, ce n’est pas un héron (montée d’adrénaline) mais je sais pas, je tenterais bien un ibis (vu qu’il est recensé dans le guide ornithologique des Seychelles) mais ça reste exceptionnel. Je cours prendre mon appareil photo, ressors (ça a pris une minute trente, on est vraiment devant les maisons), commence à zoomer sur la bête et là, ça ne trompe plus. Avec un bec comme ça, c’est une spatule !! Je le dis à haute voix direct et les autres s’interrogent aussitôt « Spatule, spoonbill ? » En fait, ils n’en avaient jamais vu donc ils se questionnaient pas mal sur le bec et ce qu’il avait attrapé (un poussin peut-être), ce qui est normal quand on ne connaît pas. Mais là, je leur dis que ce que je vois, c’est une spatule et que j’ai vu suffisamment de spatules dans ma vie pour en reconnaître une quand je la vois (aux jumelles hein dirons-nous puisque 3 minutes plus tôt, je théorisais sur un ibis, pas). Bref, d’un coup, j’étais super affirmatif mais même si j’avais beau savoir quel type d’oiseau c’était, il restait encore l’espèce à trouver et mon choix se posait entre deux spatules. Vu son aire de répartition, Platalea leucorodia semble la plus probable (la Spatule blanche de chez nous) mais il y a aussi la Royale (océanienne) qui lui ressemble beaucoup. Bref, il y a plus qu’à envoyer les photos et d’attendre d’autres avis.

Le 31, réveillon très soft, bord de plage à observer les étoiles, voir les rares lumières de Praslin au loin, avoir dans l’œil l’une des plus balèzes étoiles filantes que j’ai eu de ma vie et dodo parce que les levers successifs avant 6h du mat’, ça fatigue un peu.


 

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