jeudi 3 novembre 2016

Allez, paf, on remet le couvert

Après l'Australie, c'est au Canada maintenant de me subir. Et comme la première fois, pour commencer, on fait direct un article sur...ailleurs.


Le meze ou comment se faire péter la bedaine

Fin septembre 2016, peu avant le départ pour Montréal, je suis parti 10 jours à Chypre, plus spécifiquement à Nicosie où résident mon cousin et sa compagne.
Chypre est le pays aux chats. Quand on en voit un dès l’aéroport, on se dit qu’on est dans le vrai.

Culturellement, il y a de quoi faire avec 5000 ans d’histoire, des phéniciens aux musulmans en passant par les catholiques et orthodoxes. Le pays est riche de ses vieux édifices, dont beaucoup de religieux et de ses traditions comme, par exemple, tout ce qui concerne la nourriture.

Et niveau gastronomie, j’ai bien découvert. Notamment grâce à la mère de la compagne de mon cousin (tu notes ?) qui nous a cuisiné quasiment tout ce qui est typique du pays. Très peu de poissons dans la cuisine chypriote (ça  m’allait bien) mais beaucoup de viande, du raisin, de l’eau de rose et de la cannelle. Cette épice, on en met partout même si parfois, c’est à faible dose. L’eau de rose, on en met presque partout mais c’est surtout dans les gâteaux qu’on la retrouve. Le raisin, il est mangé tel quel ou transformé en une sorte de pâte qui se mange chaude, froide, comme on veut, et qui sert à faire des soutzoukos. Et souvent, on ajoute un peu d’eau de rose dans la pâte de raisin quand on mange ça tel quel.

Niveau viande, j’ai beaucoup aimé les sheftalias (du bœuf haché) qu’on peut manger avec du pain pita et accompagné d’une salade tomate-avocat-concombre. De toute façon, peu importe le plat, une salade l’accompagne toujours. Et on se dit que ce n’est pas plus mal pour se donner bonne conscience et se dire qu’on ne s’engraisse pas comme une oie (mais c’est trop tard de toute façon).

Là, y a manger pour... cinq........ cinq très gros mangeurs alors 

La partie diététique du repas

Sheftalias avec salade et du pain pita hors cadre ; ça, c'est pour une personne. La photo ne rend pas bien l'abondance de cette barquette. 

Le dimanche, le truc à faire, c’est un meze. Le mieux est d’aller pour cela dans une taverne dans un village de montagne. Ça, c’est typique, le cadre est superbe et on constate que c’est bien un rendez-vous traditionnel chypriote. Alors, un meze, c’est quoi ? C’est la succession de 14 plats avec généralement l’entrée et le dessert comptés à part (soit 16 plats possible). Chaque plat ne comporte qu’une grosse bouchée par participant (en gros), donc cela semble jouable. Pourtant, dès le septième-huitième plat, ça cale dur. Heureusement, les chypriotes sont habitués à ce que ça cale, semble-t-il, puisqu’ils proposent d’emmener les restes (on en avait vraiment beaucoup, une poche complète).

Niveau musée, sur Nicosie, le musée byzantin est l’un des plus courants à visiter. Il y a juste un très gros problème d’accès. Il est réparti sur trois niveaux. Si le premier est toujours ouvert. Pour les deux autres, c’est… euh… aléatoire. Bref, ça s’inscrit un peu dans le mode de vie local.
Juste à côté, il y a le musée du combat national « national struggle », sans doute le musée le plus choquant que j’ai vu à ce jour avec sa déco en cordes de pendus et ses photos de combattants chypriotes assassinés ou auto-explosés à la bombe. Il vaut quand même le détour pour mieux comprendre le contexte historique de l’ile tout en gardant une vue subjective de la situation. Ici, on célèbre les personnes liées à EOKA, mouvement de résistance face à la Grande Bretagne et la Turquie. On met en avant les événements d’avant 1974, date où le pays fut coupé en deux. Au dernier étage, on célèbre tous les combattants (que des hommes), mort quasi tous en 1957-58, tués par les britanniques ou les turcs quand ils ne se tuaient eux-mêmes pendant la fabrication de leur bombe (il y en a au moins un). Quelques parties sont en anglais donc, ça aide à comprendre mais l’ambiance est bien sombre.

La richesse orthodoxe. Faut bien embrasser toutes les icônes.

Planter à même les graines. Et c'est profond, j'ai testé.

Petite rue de Nicosie


Palais de l'Archevêque Monseigneur Makarios, un emblème orthodoxe au pays.

La statue de la liberté mais version chypriote avec un petit côté communiste je lui trouve (les ouvriers sauvant le peuple).

Ce côté un peu sombre, on l’a toujours avec cette capitale coupée en deux, une partie turque, une partie grecque, et les forces l’ONU qui se baladent en ville. Mon cousin m’a fait découvrir un centre culturel, situé dans la zone frontalière, qui tend à nouer des liens entre les deux peuples. Ainsi, un samedi soir, il était possible de suivre une visite guidée gratuite en anglais (ah oui, quasi tout le monde parle anglais) pour montrer des lieux intéressants de chaque côté. Ainsi, dans la zone turque, on a vu un bar branché qui organise des concerts et plus loin une zone festive avec des bars et une petite salle hip-hop où des ados dansent et font des pirouettes au lieu de s’ennuyer.

Voici une rue modifiée en impasse marquant la séparation des deux Nicosie.

Le Buyuk Han qui servait avant à abreuver les dromadaires.

Sur sa façade extérieure, on y trouve des chardonnerets et verdiers dans des cages. C'est un petit kif pour les chypriotes (des deux bords) les passereaux, perruches et perroquets emprisonnés.

Un poste de surveillance chypriote, ouest de Nicosie, à 50 mètres du reposoir de Guêpiers. Voyez la belle citerne d'eau. Chaque maison a la sienne sur son toit. 
Côté grec, on a fini sur un petit jardin où les immigrés se retrouvent entre eux après le boulot. J’ai été très surpris, dans le lot, de découvrir qu’il y a beaucoup de philippines à Chypre. Elles viennent pour s’occuper des personnes âgées et se retrouvent jusque dans les petits villages perdus des montagnes.

Niveau nature, la montagne, justement, ça a l’air vraiment top. J’ai pu faire une petite journée dans les Troodos et ça donne envie de revenir voir ça. De plus, il y a une douzaine de petites églises orthodoxes parfois bien isolées inscrites au patrimoine de l’UNESCO.

Inscrite au patrimoine de l'Unesco, cette petite église à Nikitari est couverte de peintures du XIIème à l'intérieur. Et les visiteurs sont rares.

Dans le village de Kato Drys, tout le sol est pavé.


L'âne, très utilisé par le passé, devient rare sur Chypre.

Ah, il se la pète un peu ces Chypriotes Turcs quand même.

Un mariage à Larnaka

Le respect de l'arbre jusque dans sa toiture.

Près de Nicosie, je suis allé à l’Athalassa dam, un barrage d’eau avec une grande zone en parc autour. Il y a moyen de voir quelques oiseaux sympas (comme le Balbuzard). Bref, j’ai bien fait le côté culturel et gastronomique, si j’y retourne, ce sera le côté nature que je devrais bosser mais pour se déplacer en voiture, attention ils conduisent hyper mal.


Donc niveau bestiole, j’ai un peu « chié dans la colle » comme diraient les plus raffinés d’entre nous vu que j’étais limité dans mes déplacements. Toutefois, dans les Troodos, le Traquet de Chypre s’est montré dans la ville de Pedoulas, Les Mésanges noires s'égosillent dans les résineux des montagnes. les Martinets s’observaient fugacement depuis l’autoroute. Les Corneilles mantelées sont légion. La Bergeronnette des ruisseaux résident en belle quantité dans les canaux de la capitale. Mon premier Pouillot siffleur trainait dans un parc où les Gobemouches gris sont aisément visibles. Les Guêpiers d’Europe se posent sur un grand arbre mort de l’est de Nicosie et survolent constamment la zone neutre en piaillant sans discontinuer. Enfin, le Petit-duc Scops de Chypre s’est fait entendre dans la capitale pour bien me rappeler le potentiel de cette ile et qu’il y a de quoi voir et aussi écouter.

La Corneille Mantelée

Le Gobemouche gris

Le charme de smontagnes

Une Echasse blanche

Le Balbuzard pêcheur

Un super lézard dont je ne connais pas le nom.

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