lundi 25 décembre 2017

Voyage en bateau pour Iquitos

Pour aller à Iquitos, grande ville de presque 700 00 habitants perdue dans la jungle amazonienne, appelée localement selva, il faut y aller par voie aérienne ou fluviale. Depuis Chachapoyas et parce que l’expérience doit être sympa, je me prépare à y aller par bateau.
Il faut tout d’abord prendre un bus qui emmène jusqu’à Tarapoto, où il n’y a pas grand-chose à faire à mon goût) puis enchainer sur un autre bus (passer une nuit à Tarapoto est conseillée) pour Yurimaguas. De là, faut attendre un bateau (il n’y en a pas tous les jours) puis pour 100 soles, vous pourrez voyage 48h (3 jours – 2 nuits), repas inclus, dans une atmosphère locale et dormir dans un hamac que vous aurez acheté préalablement (n’oubliez pas d’acheter les deux fois deux mètres de corde pour attacher votre acquisition).
Et c’est parti. Pour midi ! Bon, 13h30 finalement. Niveau information pour savoir où embarquer et à quelle heure, c’est bien galère et souvent contradictoire. Nous sommes cinq français à voyager ensemble. La jeune Sarah a rejoint la clique que nous étions à Chachapoyas. C’est tout de même plus confortable de rencontrer des gens avant ce voyage. Cela permet de savoir à côté de qui on dormira et ça optimise la surveillance de nos bagages. Malgré ça, trois d’entre nous se seront quand même fait dépouiller (des ouvertures latérales des gros sacs à dos) de babioles. Nous soupçonnons les gosses qui dormaient à côté de nous. Pour ma part, je me suis fait tirer un petit sachet plastique contenant du PQ (très utile pour le bateau, n’oubliez pas), un taille-crayon, une gomme,… et surtout mon permis de conduire et ma carte d’identité (oui, j’avais rangé ça avec les breloques). Et ça, durant les dernières heures du trajet, pas de bol le gars.
Mais passons au voyage en lui-même. Primo, le miam-miam et les horaires pour manger. Il faut avant d’embarquer s’équiper d’un récipient et de couverts sinon vous n’aurez rien. Au fond du bateau se trouve la cuisine et quand la cloche sonne (excepté le matin), cela signifie que le moment est venu pour faire se mettre en rang d’oignons et recevoir sa pitance. Le petit-déjeuner est théoriquement de 6h30 à 7h30 mais en vérité, dès 6h, c’est possible. Surtout, quand vous vous pointez vers 7h, vous vous faîtes limite engueuler parce que vous arrivez un peu tard. Une bouillie chaude d’avoine aromatisée aux épices et deux pains possiblement beurrés à l’intérieur.
Le déjeuner est à 11h30 et le dîner à 16h30. En gros, c’est viande avec du riz ou des pâtes. C’est chaud, bien cuit et épicé comme il faut, ce qui m’impressionna pas mal vu la quantité à préparer.

Comment se passe la vie sur le bateau ? On est majoritairement tous au second niveau, quelques hamacs en plus sur le ponton de troisième niveau. Il y a aussi des cabines à ce niveau pour ceux qui le désirent, c’est 120 ou 150 soles je crois. Le voyage en hamac peut d’ailleurs se négocier 80 soles en s’y prenant bien, en arrivant à la dernière minute et dire que si, il y a encore plein de places (comme a fait un basque rencontré sur le bateau). Les sacs sont tous disposés au sol, comme on peut. On essaye de regrouper les affaires entre connaissance pour éviter les vols. Autour de nous, beaucoup de locaux, des familles avec la marmaille bruyante qui joue trop avec leurs jouets à klaxon. Les gens écoutent la musique forte, tard dans la nuit parfois sans trop de respect (exemple d’un gars à 1h30 du matin qui a son téléphone qui hurle des chansons latines). Les lumières sont allumées toute la nuit (en fait, il y a un interrupteur qu’on a découvert plus tard, individuel pour chaque loupiote). Et vers 4-5h du matin, il est temps d’enfiler un petit vêtement supplémentaire car il fait bien frais (alors que ça tape bien dans l’aprem’).
Se promener sur le ponton du second niveau est un plaisir. Tout d’abord, c’est un havre de paix, loin de la cacophonie juste en-dessous. C’est plus agréable pour observer le paysage alentour, vert, opaque puissant ; quelques oiseaux sur les bords du fleuve et voir des dauphins roses au départ de Yurimaguas. La première nuit fut sans nuages et parfaite pour observer des constellations, Orion en premier lieu avec son arc bandé, puis autour de lui, le lièvre, le grand chien, le Taureau ou encore Cassiopée. Quelques étoiles filantes aussi.
Régulièrement, le bateau s’arrête quelques minutes dans les villages de la rive comme Nueva Santa Rosa ou Nauta pour décharger œufs, oignons rouges et compagnie. Ce voyage, c’est aussi vivre avec les vivres, leurs volumes, leurs odeurs. Tout le premier niveau n’est consacré qu’à ça. La moitié du deuxième niveau aussi. Ça permet de voir qu’au fur et à mesure que les jours passent, les œufs situés dans les coins des boites de 100 disparaissent étrangement.
Vivre sur le bateau, c’est aussi vivre avec ses déchets. Bon, ok, c’est pas vrai. On a des sacs poubelles qui s’entassent dans un coin à l’arrière du ponton supérieur mais une fois en approche d’Iquitos, on les balance un par un par-dessus bord et ils s’éloignent de nous, à distance égale les uns des autres. Pour les poubelles des toilettes, même chose. Ce voyage pollue lentement les eaux sur lesquelles on s’endort.
Nous arrivons enfin à Iquitos, le bateau joue à pousse-pousse pour se faire une place jusqu’à un dock et il y va fort. Impressionnant.

Petite anecdote pour finir, il semble que la chasse aux dauphins roses existe, point pour sa viande mais pour des sortilèges, une crème d’amour que les femmes utilisent pour conquérir un homme. Si elle en applique sur la peau de son élu, il est pris au piège.


Iquitos est le pays roi du moto-taxi, ou tuk-tuk. Ici, les casques de moto ne sont portés que par le conducteur. C’est toujours sympa quand tu transportes ta femme et ton enfant avec toi.
On y croise un peu de tout, un motard avec une face de clown ; des hommes déguisés grossièrement et de façon parodique en femme, une jolie fille conductrice de tuk-tuk, à 99,9%, un métier masculin.
Il y fait chaud, en soirée, sur le bord du malecon (front de « mer », ici front de marais), de grosses chauve-souris volent et le marché de Belen est l’un des plus sales que j’ai vu.

Je vais à l’auberge Amazon within, au wifi quasi-inexistant et me décide finalement à visiter la jungle en espérant y voir un peu de nature.










Un bon bout de canne à sucre à mâchouiller 


Et le bateau arriva à rentrer...

Voilà e marché de Belen d'Iquitos







La casa fierro

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