dimanche 21 janvier 2018

Début du volontariat aux Galapagos

Galápagos, première partie, il faut arriver là-bas. Pour cela, il faut passer par Quito ou Guayaquil. Ne connaissant pas la seconde ville, voilà l’opportunité de découvrir ce lieu.
A dire vrai, il n’y pas grand-chose à voir à part se promener le long du fleuve sur le Malecon 2000. Rendez-vous des familles pour une balade le dimanche, le Malecon 2000 (pourquoi 2000 ?) réunit des vendeurs à la sauvette de pommes d’amour, de l’eau fraîche ou de glaces (les voir se cacher quand passe un membre des forces de l’ordre est assez marrant à observer) et regroupe sûrement les plus mauvais portraitistes de toute l’Amérique du Sud.
La promenade m’emmène jusqu’au quartier populaire de las Peñas, coloré, sur les hauteurs de la ville, il est fréquenté par les touristes et s’avère en fait plutôt sûr (en tout cas sécurisé). Il offre une belle vue panoramique sur la ville, le fleuve et ses plaines éloignées où y naissent quelques monts.

Vue depuis le quartier de las Peñas sur l'autre mont, l'autre partie de las Peñas
Le lendemain, mi-janvier, direction l’ile de Santa Cruz aux Galápagos. Passer en moins d’une semaine du Machu Picchu à cet archipel, ça fait un peu visite de l’Amérique du Sud en mode express d’un coup mais c’est juste une impression. C’est parti pour deux mois et demi à faire un volontariat sur certains passereaux. C’est bien, concernant absolument tout, je vais de surprise en surprise. Vu d’avion, les eaux sont bien belles, bleu turquoise, transparentes mais je ne peux m’empêcher de comparer avec les Seychelles. Ce n’est pareil. Surtout, le nord de l’ile de Santa Cruz et l’ile de Baltra (où se trouve l’aéroport) sont très rocailleuses. Baltra possède un cactus par-ci par-là et la dimension volcanique du site se ressent pleinement. L’autre surprise concerne la faune. Effectivement, elle se laisse voir de près, très près même. Qu’ils s’agissent d’oiseaux, de reptiles ou des lions de mer, la peur de l’homme n’existe pas et c’est un ravissement que de profiter de cela.
La Fondation Charles Darwin où je vais vivre et travailler se trouve au sud de Santa Cruz, qu’il faut donc entièrement traverser en bus. L’ile est grande, plutôt bien ronde, doit faire bien 30-40 km de diamètre. Au sud se trouve également la ville de Puerto Ayora, la « grosse » ville de l’ile ; et a fondation se trouve à proximité immédiate, juxtaposée. Le lieu est grand, loin d’une modeste structure que j’imaginais. C’est un peu la LPO des Galapagos avec une soixantaine d’employés, une douzaine de volontaires dont cinq équatoriens. Je suis le seul français donc je vais beaucoup pratiquer les autres langues, ce qui est plutôt cool. Pourtant, en rencontrant les gens, je vois pas mal de voyageurs dans le lot dont certains qui sont passés par Paris et qui ont hâte de pouvoir parler de nouveau leur français un peu rouillé (donc, une immersion totale sans parler français du tout relève de l’impossible).
Santa Cruz à gauche et Baltra à droite

C'est sec ici.

En attendant le bus après avoir traversé le bras de mer séparant les deux îles (voir photo plus haut), un Lion de mer de Galapagos Zalophus wollebaeki, endémique, se montre en train de chasser.

Il y a aussi quelques Fous à pieds bleus Sula Nebouxii chassant à cet endroit.

Il y a même des Pélicans bruns Pelecanus occidentalis.

Et des Frégates superbes Fregata magnificens.
Première journée à découvrir les lieux et faire quelques courses. Le 16, c’est terrain direct à 6h30 dans les hauteurs (700-800m) pour chercher les nids de quelques espèces (pas facile, ils font tous des boules avec les mousses et lichens au milieu de branches remplies de mousses et lichens) dont le Warbler Finch. Lui, c’est un pinson dont le bec a pris la forme d’un bec de pouillot et il est plutôt facile à identifier. Les autres pinsons, les fameux de Darwin, sont vraiment durs à distinguer. Ça fait 6-7 espèces qui ont tous la même allure, la taille change et quelques colorations mais va falloir un peu de temps avant de pouvoir les identifier facilement (pas à l’oreille en tout cas). Les moucherolles (Flycatchers en anglais, ça sonne mieux) sont représentés par deux espèces facile à distinguer (faut dire, ils sont cools comme oiseaux). Déjà, s’attarder sur tous ceux-là, c’est bien assez.

Deuxième journée consacrée qu’au Vermilion Flycatcher qu’on devrait plutôt appeler le Darwin’s Flycatcher Pyrocephalus nanus (il est passé de sous-espèce à espèce) et à chercher des couples reproducteurs. Ce sont des longues sessions d’écoute de mâles le plus souvent et on voit si une femelle est proche, attirée par Monsieur. Nada, ça sent le célibat. Il y a juste un nid déjà repéré depuis une semaine où une femelle couve mais rien de nouveau et c’est bien dommage car l’espèce est en voie de disparition et n’est plus présente déjà sur deux iles. Parmi les causes du déclin, la mouche Philornis, en provenance directe du continent, dont les larves attaquent les oisillons. Il y a d’ailleurs une étude en parallèle sur cet insecte pour l’éradiquer.

Voilà où je travaille, c'est l'habitat Scalesia, dans les hauteurs de l'île.

Un mâle de Darwin's Flycatcher. Pas farouche les animaux ici.

Détente photo le soir à deux pas d'où je dors avec les Iguanes marins Amblyrhynchus cristatus.

Gros plan

Un crave Grapsus grapsus qui ne passera pas à la casserole d'un juvénile de Héron strié Butorides striata.
Jeudi, retour à Gemelos pour une observation de trente minutes du couple de Brujos (c’est le Darwin’s Flycatcher). Ça sent la fin de construction du nid et donc la couvaison pour bientôt. Nous sommes qur les deux volontaires sur ce coup, notre chef est occupé ailleurs. Oui, je passe donc le plus clair de mon temps avec Juan, un équatorien de Cuenca qui a un bon coup d’œil pour dénicher les oiseaux et qui adore le terrain. On devait passer le reste de la matinée à chercher des nids mais ça reste hyper-dur.

Et enfin, le vendredi, on remet ça pour les Minas. Encore qu’entre volontaires mais variante, on embarque avec les gars du parc national où on fait nos études, une dizaine de bonhommes à l’arrière d’un camion prêt à couper du bois et nous au milieu de tout ça. Sur le chemin, je comprends pourquoi l’autre site d’étude s’appelle Gemelos, c’est à cause de deux trous géants laissés par les activités volcaniques de l’ile. C’est par ailleurs un lieu touristique où je vois des bus de touristes. Faudra que je vois ça un jour.
On retourne à l’observation de notre nicheuse. On découvre qu’il n’y a qu’un œuf (la population ne va pas se rétablir à un tel rythme). Puis nous cherchons d’autres femelles. On trouve pas mal de mâles mais aucune femelle.
Ah oui, alors dans les choses étranges, quasi à chaque fois donc (vendredi matin faisant exception), nous prenons un taxi (!?) pour faire nos 20-25 bornes. Acheter un véhicule de fonction ne semble pas être dans les habitudes d’ici (ou l’effet insulaire joue peut-être un rôle). Bref, ça fait quand même bizarre de se dire que chaque sortie de terrain coûte 30$.

Sinon, les levers sont toujours bien matinaux avec des départs entre 6h et 6h30. Et le pire, c’est que le week end, je remets ça (non, le pire en fait est que je me réveille naturellement vers 6h).

Le Galapagos Flycatcher Myiarchus magnirostris, très curieux.

Le Darwin's Flycatcher, encore.

Sa femelle au nid.

Les quais sont envahis d'iguanes.

La femelle Darwin's Flycatcher mieux visible.
L'oiseau-moqueur des Galapagos Mimus parvulus, super facile à voir.

Une vue en hauteur.



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