samedi 11 novembre 2017

Le trampoline de la mort

Vendredi 10 novembre 2017
Après une journée à visiter les statues précolombiennes de San Agustin, l’heure est venue de quitter la Colombie et de se diriger vers l’Equateur.
Grosse journée de bus en vue. Pour commencer, prendre une jeep dès 6h15 du matin pur rejoindre en une heure Pitalito (5000 pesos colombiens) puis un choix est possible ici. Aller du côté de Popayan (le plus courant mais ça fait remonter vers le nord-ouest) ou aller directement à Pasto (juste au-dessus de la frontière) en passant par une charmante petite route de montagne tendrement nommée le « Trampoline de la mort ». Voilà une dénomination élégante et qui invite à la réflexion.
Bon allez, je voyage encore avec Jérémy sur ce coup, à deux, les routes en épingle à cheveux sans barrière de sécurité, c’est plus fun.
Et nous voilà dans un petit bus-navette de 9 places à partir pour ce trajet dès 7h30.
50000 COP, initialement 60000, négocié en 1 seconde. Le gars avait envie de remplir le bus et de brader les dernières places. En y réfléchissant, on aurait pu négocier plus ce trajet de 8h.
Jusqu’à Mocoa, ça va nickel comme itinéraire. Mais jute après cette ville sobre peu habituée à voir des touristes, le conducteur dégonfle un poil chaque pneu et la route devient caillouteuse.
Sur une carte, faut regarder au niveau de la route 10 quand elle passe dans le Bajo porotal, avant un restaurant nommé Les cristales. Pas loin del rio pepino. Par exemple, qu’est-ce qu’on voit ? Des routes étroites où qu’un seul véhicule ne peut passer. Un arbre ou des pierres sur la route, dont un très joli rocher. Un cheval en milieu de route aussi !? Mais d’où qu’il vient lui ? Un petit train !!!!!???? Pour ralentir la circulation et forcer à doubler, il n’y a pas mieux. Le best, évidemment, ce sont les passages d’eau du bus là où on croise les routes des cascades, les virages avec comme sécurité en bordure des piquets en bois reliés par du rubalise jaune et le top, les rambardes de sécurité qui se sont effondrées dans le ravin (par éboulement naturel juste en-dessous je suppose).
Une petite zone se conduit dans le brouillard mais c’est plutôt bien visible. Niveau paysage, c’est très beau. Le trampoline dure vraiment longtemps, tellement que malgré ce danger potentiel, comme sur n’importe quel trajet, l’adrénaline retombe et on peut s’assoupir.
La fin du trajet me permet de voir un champ d’une plante, le frelejon, vue dans certains blogs dans la région de Bocaya ou sur le trek de Paramo del quiño près de Salento. Cette plante verticale et large donne une belle ambiance, un beau décor et je découvre que ce décor est donc multiple en Colombie et c’est tant mieux car ça permet des séances de rattrapage.
Au final, tout s’est très bien passé et c’était plutôt incroyable. A noter qu’on nous a dit de ne pas faire ce trajet de nuit (tu m’étonnes). Egalement, vers Mocoa, on a eu un contrôle de police (mon second !) qui nous a stoppés pour nous montrer une vidéo de la sécurité routière. Belle initiative, surtout quand tous les passagers doivent visionner ces deux minutes de vidéo pendant que notre chauffeur… reste pépère près de son véhicule. Logique les gars.
                                                                            
De Pasto à Ipiales (la ville frontalière) une bonne heure de route pour 10000 pesos et surtout un très beau trajet. Les montagnes deviennent majestueuses, spectaculaires, abruptes, très hautes. Nous arrivons peu après 18h, il fait nuit et un petit collectivo est nécessaire pour aller de la gare à la frontière où des vendeurs ambulants de monnaie (pour échanger les pesos en dollars américains !! Oui, l’Equateur vit avec le dollar US) rodent et vous alpaguent autour du bureau d’immigration colombien.
N’oubliez pas que c’est le meilleur moyen de récupérer des faux-billets donc n’écoutez-pas ces gars.
Au bureau, je me fais tamponner ma sortie du pays. Je franchis le pont et passe au bureau d’immigration équatorienne me faire tamponner mon visa d’entrée.
Je passe alors de la ville d’Ipiales à la ville de Tulcan.
De nouveau, un taxi pour aller à la gare routière de Tulcan (ça en fait des véhicules pris aujourd’hui) où nous croisons deux petiots bacheliers français, Romane et Milo qui cherchent comme nous à prendre un bus. Eux se dirigent vers Otavalo, réputée pour son immense marché, surtout le samedi et ça tombe bien, demain, c’est samedi.
Allez hop, changement de programme et on se dit pourquoi pas s’arrêter plutôt là. Le bus pat à 22h30 et le trajet dure 3h30, ce qui n’est pas la meilleure heure pour arriver mais bon, on trouvera bien une auberge sur place qui est ouverte 24h sur 24.
Déjà, le bus part à l’heure mais se fait contrôler aussitôt par la police, donc nous quittons plutôt la ville à 23h. Au passage de ce contrôle, des gens descendent, leurs sacs poubelle en prime. Ça doit sûrement contenir de la contrefaçon. Mieux que ça, le petit couple se voit refouler aussi. Ils avaient le tampon de sortie de Colombie mais pas celui d’entrée en Colombie. Obligés de rebrousser chemin en taxi jusqu’au poste d’immigration.
Alors oui, cela peut sembler surprenant mais le passage de frontière est très laxiste en lui-même. Vous pouvez donc prendre un taxi et batifoler dans Tulcan sans être officiellement accepté dans ce pays. En piéton, la route se franchit comme n’importe quelle route et donc l’oubli de tamponnage doit être fréquent.
Bref, nous repartons et malgré ce retard, le bus nous dépose quand même en avance, à 1h30 du matin. Ils nous avaient un peu oubliés donc on est à 4km du centre-ville et nous marchons un bon kilomètre 500 avant de croiser un taxi. Nous nous arrêtons au centre, sur la plaza de ponchos où les premiers vendeurs montent les structures de leurs étalages. Nous tentons l’auberge El rincon del turista qui, oui !!!, contrairement aux autres, possèdent un bouton d’appel. On nous ouvre, chambre à deux lits pour 8$ chacun. Parfait, il est 2h30 du matin, l’heure de dormir après une sacré journée de voyage.

Très peu de photos car je n'avais que mon téléphone portable mais une ou deux vidéos sympas à vous montrer un jour.






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire