mercredi 9 décembre 2015

Journal de bord, 07 décembre 2015


Lundi, début de ma première vraie journée de travail.

Tous les lundi, on commence par prendre son râteau et nettoyer les allées et environs des logements. Y a pas mal à faire tout de même.

Ensuite, sur leurs petits bateaux, les seychellois sont revenus (rangers et chef), étrangement de week ends, etc. Etrangement, ils se pointent peu de temps après la fin du cleaning… Toujours est-il qu’un groupe de six allemands quinquagénaires a ancré son bateau à 200m de l’ile et espère bien faire une visite guidée. Donc les gars arrivent pile-poil et Albert se charge de la sortie, pendant 2h30. Je l’accompagne pour savoir à quoi ça ressemble et puis, un jour ça sera mon tour de faire les balades donc faut bien être attentif. J’apprends pas mal de trucs, la visite se finit par l’ascension de Aride, 134m de grosses gouttes pour une montée d’un quart d’heure. C’est vraiment la folie de voir que l’on transpire dès le moindre effort. Une fois sur « le plateau », on a une vue du nord de l’ile et donc des Grandes Frégates qui planent à diverses altitudes et parfois donc passent devant vous. Là, c’est le top. Il y a même un Tropicbird qui a fait un petit vol stationnaire devant moi, à un mètre, curieux, avant de repartir.

Au retour, il est déjà 13h30 bien tassé, on me dit d’aller bosser sur les pièges de Terrapin. Ce sont des tortues dulçaquicoles qui vivent dans deux petits points d’eau près des logements. On va mettre des pièges pour les attraper, étudier, etc. Le protocole expérimental me semble… inexistant. On veut juste en choper pour voir si on en a en gros. Toujours est-il qu’on ne dépose qu’un piège, fait maison en vieux grillage un peu rouillé et que l’un des objectifs de ce projet est… de construire d’autres pièges. Je me souviens encore de la gueule des pièges à cistude en plastique, filets, dépliables, avec un design plus recherché, mieux adapté. Là, t’as tes pièges adaptés à l’économie du pays. Tu fous une tête de poisson dedans et puis t’attends.

Petit pause jusqu’au nourrissage des Magpies-Robin à 17h30. Les filles partent pendant ce temps vers l’ancien pavillon de l’ile de M. Cadbury, M. Chocolat, cherché de la Chouette effraie, invasive ici et qui peut prédater les oiseaux locaux. Elles en trouvent une, jeune adulte je dirais, mais déjà morte, possiblement de faim vu la maigreur quand on touche les côtes. Bref, niveau espèces invasives, il y a encore quelques bêtes gênantes mais déjà, sans rats, ça va.

Au cours du nourrissage des Pies chanteuses, j’apprends donc son historique. On ne sait pas vraiment s’il y en avait sur Aride au début. On en a réintroduit 4 (ouah la population !) une première fois vers les années 70 et tous ont péri (ça commence bien). En 2002, on remet cela avec 15 individus. On en a 9 maintenant…. Et de des 15, il reste encore un individu originel. Donc, ça peut vivre plus de 10 ans ces oiseaux. Les huit autres sont des descendants. Déjà, ça indique que la reproduction est possible mais ça a l’air compliqué tout de même après pour survivre.

19h30, je pars avec Mellinda refaire du Census Shearwater, le truc que j’avais fait dès mon premier soir pour inspecter les terriers et voir si on a dedans des Tropical Shearwaters (sous-espèce de  l’Audubon’s Shearwater) et des Wedge-tailed Shearwaters. Cette fois, on a tout le matos. Une fois sur place, encore après s’être perdu 15 minutes, les haut-parleurs foirent quasi aussitôt (c’est beau d’investir dans du matériel neuf qui dysfonctionne d’emblée). Encore une fois, le protocole expérimental est discutable. Finalement, on fait juste une inspection à vue et avec un bâton des terriers et puis à 21h30, on est de retour. Pour info, Mellinda a été croupière 20 ans dans divers casinos d’Europe, ça se constate aussitôt quand elle mélange les cartes. Je ne sais pas comment elle a atterri ici et va falloir que je me renseigne là-dessus. Le passé de chacun est assez original, souvent non lié à l’environnement. Ça me fait fortement pensé à la série Lost où les flashbacks des personnages présentent de nouvelles facettes, souvent inattendues. J’aime bien. Et puis, on est sur une ile, donc j’y pense forcément.

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