dimanche 27 décembre 2015

Journal de bord, mercredi 23 - vendredi 25 décembre


C’est Noël ! Sous les cocotiers, les pieds dans le sable et avec l’océan bleu turquoise devant soi ! Bon, avant ça, on a mercredi. Ouh la journée cool (comme la semaine d’ailleurs). Sur Aride, il n’y avait que les indiens et les deux frenchies volontaires. Trois des gens de ICS Aride sont partis à un repas de Noël de ICS, à Mahé. On aurait bien aimé être invité (il semblerait que des volontaires d’autres iles y soient allés) mais avec du recul, ce n’est pas plus mal de ne pas avoir été mis au courant (moi en tout cas, Delphine a toujours vent de tout). Jim, le pilote, se devait de les emmener en bateau. Albert accompagnait aussi mais revenait avec Jim. J’ai découvert par l’occasion que cela permet au pilote du bateau pneumatique de ne jamais être tout seul durant ses trajets.

Bon, ben nous, nourrissage des Pies chanteuses et patrouille de tortues, un classique. Le truc bien est qu’on avait une tortue aujourd’hui, ce qui n’était pas arrivé depuis plusieurs jours.

Puis, on a fait un déterrement du nid 4, là où les petits ont pris la mer dimanche soir. Pour le coup, là aussi, j’ai appris un truc. Une tortue Hawksbill va venir 3-4 fois durant la saison en fait, ce qui peut faire un joli total d’au moins 500 œufs pondus par an. Ça pourrait monter jusqu’à 1000.

Inspecter le nid, en profondeur, permet de dénombrer les œufs éclos, les intacts mais avortés et de voir s’il y a eu un peu de prédation dessus. Première surprise lors de notre creusage, trois petites tortues enfouies dans le sable n’avaient pas trouvé la sortie vers la surface mais, après plus de 60 heures coincés dans cet amas de minuscules gravats jaunes, étaient toujours bien vivantes. Après les avoir posé à l’air libre, je peux vous dire que parmi les 160 éclosions réussies de ce nid, elles font partie des très rares à avoir effectué ce chemin processionnaire qui mène de leur lieu de naissance au rivage de l’océan indien et qui ont donc pu parfaitement s’imprégner du lieu pour pouvoir revenir pondre ici si la chance leur sourit.

Chacune était un peu groggy au début mais je pense qu’elles subissaient un effet « Diesel » où durant les premières minutes, elles se chauffaient bien au soleil et après, zou !!! Elles carburaient à toute berzingue dans la bonne direction, sans aucun prédateur alentour.

A part cet agréable moment, récupérer les coquilles d’œufs pourries ou non, c’est pas glamour. Mais c’est scientifiquement intéressant. Et après, ben repos !

Le jeudi, c’est le moment d’aller faire des courses à Praslin. Surprise, on décolle à 10h au lieu de 13. Mais on revient toujours vers 17h. Ça fait donc un sacré paquet d’heures à passer là-bas et c’est l’occasion de visiter un peu plus cette ile. J’ai donc pris le bus pour aller dans les hauteurs, à la vallée de Mai qui fait partie du parc national de Praslin. On y trouve de nombreuses plantes typiques des Seychelles donc le cocotier de mer (présent naturellement à Praslin et Curieuse mais planté depuis à Mahé) qui donne comme fruit le fameux coco-fesse (noix qui met 6-7 ans à mûrir). Le lieu comporte trois différents sentiers, très bien aménagés, surtout quand on compare avec le côté sauvage du chemin vers le sommet d’Aride. Il y a des lézards, geckos, écrevisses et crabes d’eau douce et surtout une minuscule grenouille sooglosside découverte en 2009 par un travailleur de la Vallée. C’est un amphibien présent à Mahé et à Silhouette mais c’est par hasard qu’on l’a trouvé sur Praslin. Il y a aussi le Perroquet noir, nicheur qu’à Praslin (pour le moment) et qui vit dans les hauteurs de l’ile. Ils sont entre 300 et 500 donc c’est une espèce menacée. Je l’ai entendu, je pense, et c’est finalement à la fin, à l’arrêt de bus, que j’en ai vu deux, au loin, manger des fruits tout en haut d’un arbre tropical. Pour avoir vu du perroquet pendant un an en Australie, au comportement, bien qu’ils soient lointains, j’ai su que c’était eux. Bon, ils sont tous noirs-gris, donc niveau émerveillement devant leur beauté, c’est un peu compliqué mais les débusquer, ça, c’est toujours un vrai plaisir.

On récupère Uzice, notre manager, on laisse Albert et on repart sur Aride où nous serons donc 4 à fêter Noël. Avec les hindous ? Ah bah non, ils travaillent eux (non, je ne déconne pas). C’est une fête chrétienne, donc ils ne sont pas concernés mais pour compenser, ils sont super contents, dimanche, ils auront  droit à une journée complète de repos au lieu d’une demie. Ouh, la fête ! Au passage, ils bossent vraiment comme des malades. Ils s’attaquent maintenant depuis deux semaines à la construction d’un abri pour les bateaux un truc trois plus grand que l’ancien et les parpaings « s’emboîtent » les uns sur les autres à vitesse grand V. Faudra que je fasse des photos.

Grand carton étrange dans le bateau, avec nous pour le retour. Il contient en fait des paniers garnis pour les gens qui ne sont pas allés au repas du 23, donc c’est plutôt une très bonne surprise. Nous, volontaires, on se partage un panier à deux, c’est toujours ça de pris.



NOEL ! Surprise, on va fêter Noël à Curieuse, île qui a aussi des rangers et où les visiteurs n’en profitent que la journée. Elle fait maximum deux kilomètres de long, monte à 174m et surtout, on trouve dessus des tortues terrestres géantes qui vivent dans les 200 ans. On a fait un peu de plongée en tuba là-bas, un barbecue, joué aux dominos, discuté avec le manager de l’ile (qui s’occupe aussi de La Digue et du parc national de Praslin) et donc appris plein de trucs. Par exemple, on utilise la  coco-fesse de façon très réglementée pour un usage en cosmétique et médecine chinoise (où évidemment, vu la forme du truc, ils vont l’utiliser en aphrodisiaque) mais il y a de la contrebande. Ce n’est pas étonnant quand on sait que le kilo de noix se vend dans les 200 euros et qu’une coco peut en contenir 5 kilos.

Avec un peu de bol, on pourra retourner à Curieuse, c’était vraiment une équipe sympa là-bas, donc il y aurait moyen de faire d’autres activités et de découvrir un peu mieux l’ile. C’était une très bonne  journée de Noël

Ah tiens, j’oubliais la conclusion des élections présidentielles du week end. Ben, c’est tout un merdier je dirais pour bien imager la chose. Ils ont compté les votes trois fois. Les deux premières fois, l’opposition remportait de peu (c’est vraiment du 50-50 avec 31 000 voix et quelques des deux côtés) puis lors du troisième comptage, il y a une mystérieuse coupure d’électricité et une fois cela passée, le parti au pouvoir, Lepep, remportait la victoire. Là, avec Noël, ça s’est un peu calmé mais les débats devraient reprendre une fois les fêtes passées. Niveau intégrité du pouvoir, c’est sûr que ça fait un peu louche. A suivre…



  

Les poules d’eau se reproduisent, les noddis et Gygis aussi. Va y avoir des nouvelles couvaisons sous peu.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire