lundi 23 octobre 2017

Trek de la ciudad perdida, jour 2

Nuit un peu agitée.
Réveil à 2h00 puis officiellement à 5h00. La nuit est douce, un poil fraîche. L’humidité ambiante ne fait absolument pas sécher les vêtements durant la nuit. Le petit-déjeuner est copieux et se compose d’ananas, goyave, melon, œufs et pain au fromage (grilled cheese local). Les gens se réveillent plus ou moins vite mais dans l’ensemble, ça va. On décolle à 6h15 pour 14 kilomètres de randonnée. Le parcours est boueux, passage de rivières, de petites crevasses de glaises, c’est plus physique. Nous croisons de nombreuses personnes sur le retour et ils respirent rarement la joie d’avoir visité la Ciudad perdida.
Deux pauses en route dont une pastèque après moins d’une heure (déjà !!) sachant que vers 8h, on va faire un gros break à Mumake pour se baigner dans la rivière ? Ok, pourquoi pas ? ça veut dire que l’aprem’ va être intense. Je me dis qu’au moins, durant ce début de rando, la température sera agréable. FAUX ! A 6h30, tu transpires déjà à grosses gouttes.
A 8h15, baignade ! Nous pouvons même sauter d’un promontoire rocheux de cinq mètres. L’eau est fraîche, revigorante avec quelques zones de rapides. On peut sauter dans l’eau un peu partout. Les mecs ne font que ça. Nous restons une heure et demie, un peu long à mon goût. Nous déjeunons juste à côté, toujours à Mumake, là où nous dormirons la troisième nuit.

Des nouveaux matelas, ça fonctionne bien le trek, on investit.


La basse-cour des Kogui

On peut jouer au foot avec les enfants.







Après un bon repas et un thé sucré, nous partons vers 11-11h30. Ça grimpe !! ça descend aussi. Tout comme hier, ça ne fait que ça avec des passages de rivière dont un à mi-cuisse. J’ai des ampoules et j’emprunte un pansement pour la plus avancée des deux.
A 14h, nous faisons une dernière pause. L’orage gronde. Il reste 3km de randonné avant d’atteindre le camp Paraiso (situé à juste un kilomètre du site archéologique). Il en faut pour 2-3h de marche mais tout le monde accélère le pas pour éviter la pluie. Nous serons à destination après 1h45 finalement.
Tout le monde va vite sauf moi. Je suis vraiment bon dernier. A un moment, je randonne seul pendant bien 20 minutes. La sensation de solitude est intense. Mais une bonne solitude, comme si le parcours, la végétation luxuriante, l’atmosphère un peu sombre à cause des nuages, les quelques gouttes qui tombent par accumulation de la vapeur d’eau dans la cime des arbres, comme si tout cela n’était là que pour moi. Il me manque juste un dinosaure et je suis définitivement au cœur de Jurassic Park.
Vers la fin du parcours, José me surveille du coin de l’œil, tout de même, c’est son job (surtout qu’il y a un passage où on grimpe un petit bout de cascade, pas sûr que je l’aurais trouvé). Et voilà, 15h45, nous pouvons poser nos sacs. Il y a bien une quarantaine de randonneurs prêts pour demain.

Le deuxième jour est vraiment aussi celui qui permet de rencontrer des Koguis, enfin croiser. En majorité des enfants, dont à un village. Je dis bonjour et le premier mot que me dit la petite fille est « dulce », soit « bonbon ». Sans un bonjour réciproque, moi j’ai du mal, même venant d’un minot. Et les autres petiots du village, même chose ! ils ont moins de sept ans et ils quémandent, trop habitués à ce qu’on leur donne des biscuits reçus au déjeuner ou je ne sais quoi. Je suis plutôt choqué, leurs dents aussi. Les gens du groupe pensent qu’ils ne se brossent pas les dents.
Les locaux nous toisent. Je trouve la situation compliquée. Nous ne sommes pas les bienvenus. Nous croisons une jeune fille de 13-14 ans, pas loin d’accoucher, deux petiots près d’elle, les siens ?
Prendre des photos est difficile. Définitivement l’impression de photographier des animaux, de violer leur espace, que je suis au zoo puisque je ne peux pas échanger avec eux ou quand j’essaie, ça ne marche pas. Trois souvenirs frappants, la « quémandation » directe, la gamine de 4-5 ans qui transporte un bébé sur son dos et cette gamine de 6-7 ans, regard triste mais beau, large collier vert et orange en pseudo cercles concentriques filamenteux qui lui prend un tiers du torse et ce paquet de gâteaux que Jodie lui donne et que la gamine ouvre une fois que nous sommes loin d’elle. On la laisse là, sous son arbre, debout et seule au bord du chemin.





Vue de la rivière depuis le pont suspendu


Le pont se traverse un par un.
Les déchets plastiques sont légion. Des bouteilles, emballages, petits bouts de sachets de gâteaux (le bout qu’on déchire et qui finit dans la main). Les locaux n’ont pas vraiment conscience que ça, ça ne se désagrège pas dans la nature comme les peaux de bananes, d’orange et compagnie. Donc quitte à leur donner quelque chose, faîtes que ce soit l’aliment uniquement et pas le plastique qui va avec.

Au camp Paraiso, c’est assez luxueux pour un endroit si reculé. Il y a même moyen de charger les téléphones avec quatre prises à disposition (le téléphone remplace l’appareil photo pour beaucoup). Pop-corn en apéro !!! 7000 COP pour une bière et repas vache-patate à la Florence Foresti vers 18h.

Un petit coin du camp Paraiso. Ah, c'est du propre !

L'aménagement est quand même tout confort.


La "salle de réception"

Instant pop-corn qui ravit tout le monde

Il y a du fourneau !

Le dîner., tiens il fait encore jour.

Les gens partent ensuite vite se coucher pendant qu’un groupe fait du yoga, le réveil est à 4h30 le lendemain.

Quelques jolies photos pour finir.

Moi qui croyais le bambou présent qu'en Asie, il pousse beaucoup ici (version gros format)




Là, j'attendais l'arrivée d'un T-rex ou autre dino.

Pendant que nous avons de l'eau jusqu'aux genoux...

Les Kogui, eux, ne se mouillent pas.

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