lundi 23 octobre 2017

Trek de la ciudad perdida, jour 3 et 4

Mardi 17 octobre, 3ème jour
                                                                                                                                                
A 6h30, nous sommes déjà à la Ciudad Perdida ! Nous y restons pendant 2h-2h30. J’aperçois des petits oiseaux, des militaires et des touristes. Nous arrivons les premiers et profitons pendant quelques minutes du site juste pour nous.
Le site fait 2,2km de long, il y a 300 signes d’habitation et il est possible que 3000 personnes vivaient là. Le lieu est assez mystérieux en soi sinon, peu d’études dessus et beaucoup de mystères à éclaircir.  L’endroit porte 4 noms, Ciudad perdida pour les touristes, Green hell pour les pilleurs, Tayrona pour les indigènes et Buritaga 200 pour qualifier la disposition du lieu près de la rivière éponyme et les 200 habitations recensées à l’époque.

Il y a 1200 marches à gravir jusqu'à la cité. C'est parti !


Pan du site, réparti en 4 zones


On retrouve souvent un "marteau" et un pilon en périphérie de maison

Alors, cette pierre, c'est une carte en trois parties de la vallée avec les rivières dessus, en bas à droite la ciudad perdida représentée par un trapèze... bon en fait, c'est qu'on déduit mais on n'en sait rien du tout

Ils l'ont fait large cet escalier au cœur de la cité.

La team !

Cascade à gauche et tentes militaires à droite (si si)

Chaque "rond" de maison est inventorié

Le soleil est au rendez-vous, le guide nous raconte moult choses. Un chaman Kogui passe sur le site pour donner des bracelets aux gens mais pas notre groupe.
Avant 9h, il est déjà temps de repartir. Nous retournons au camp chercher des affaires laissés là pour s’alléger. 



Ouah, un moment "gâteaux" à la ciudad perdida. Miam.

Le chaman

De la coriandre !!! Mais elle n'a pas la même forme que celle que je connais.




Un petit bout de céramique avant de partir ? Non, quand même pas mais c'est pourtant facilement récupérable.
Nous déjeunons à 10h30 et partons à 11h30. J’arrive au camp Mumake à 15h10, 10 bonnes minutes après les autres. J’ai marché tout seul quasi tout le temps mais comme ça, j’ai vu des libellules (dont des ischnures), têtards, un oiseau rouge (Toche pico de plata ou Sangre de toro, son second nom est plus fun) Ramphocelus dimidiatus, des lézards, un serpent venimeux marron et noir avec une grosse tête pour un tout petit corps ou une fourmi tirant une araignée.
Au camp de Paraiso, il est possible de voir si vous vous levez durant la nuit Cryptobatrachus boulengeri Boulenger’s backpack Frog où la grenouille porte les petits sur son dos. C’est Floris qui a eu la chance de tomber dessus.
C’est la journée où j’ai croisé le plus de femmes et enfants indigènes, toujours austères.
16h35 : Pop-corn time !! Again ! Cool.

En soirée, José nous fait un topo sur la culture locale, la présence de 4 communautés dans la région autour du site : les Wiwa, les Kogui, les Kankuamo et les Wintukua. Il nous montre un poporo, objet traditionnel des hommes à partir de leur 17ème année. Il nous dit que les femmes travaillent plus que les hommes (les mecs, ils sèment des trucs en plus de leurs petites graines, c’est vraiment tout) et en plus, elles doivent élever 8 à 10 enfants. Je comprends mieux qu’elles ne respirent pas la joie de vivre. L’échange dure une petite demi-heure, autour d’un feu dans une grande cabane. On cuit malgré la distance aux flammes. Vers la fin de la discussion, deux hommes viennent se faire un coup de poporo au coin du feu sans se soucier de nous (la séance TV devait être finie parce que oui, les indigènes regardent la télé à Mumake, ça fait bizarre). Alors, un poporo, on fait quoi avec ? D’abord, on le prépare en écrasant de la poudre de coquillages et on place la poudre dans le poporo. Ensuite, on malaxe dans un coin de joue plein de feuilles de cocas et avec un bâton, on récupère dans le poporo un peu de poudre et on l’insère au milieu de la pâte de coca mâchouillée. Ça augmenterait l’effet de la coca. Et surtout, le bâton, on l’essuie sur le haut du poporo formant un dépôt jaunâtre compact qui pourra être lu et interprété par le chaman. Si le poporo casse, faut vite le changer et que le chaman en fasse un nouveau. Ça arrive souvent ? Oui, tous les 3-4 ans en moyenne, ce n’est donc pas un truc honteux ou qui marginalise parce que cet objet, faut le garder tout le temps avec soi jusqu’à sa mort. Parfois, ils ont même deux poporos, un petit pour la route dans la montagne et un gros pour la maison.

Bref ça a bien discuté et à 19h30, tout le monde est au lit.

Les fourmis avec leurs petits bouts de feuilles





On peut aussi montrer les photos aux enfants. C'est plus sympa que de leur donner des bonbons


18 octobre, dernier jour. Tellement envie de rentrer que je n'aurais pas pris une seule photo de la journée.
Lever à 5h00, encore une fois.
On a tous hâte de rentrer. La première chose qui vous frappe au matin, ce sont vos vêtements, ceux que vous allez devoir porter pour quelques heures encore. Ils sentent vraiment très forts la transpiration, ils sont encore humides (les nuits fraîches et chargées d’humidité empêchent tout espoir d’évaporation) et vous n’avez pas le choix que de les remettre. Je préfère garder mon pantalon de soirée pour le mettre une fois rendu à El Mamey pour être un peu propre durant les deux heures de jeep qui suivront.

6h10, nous repartons et c’est directement par une montée qui dure une bonne demi-heure. Ça met en jambes aussitôt. J’arrive à suivre jusqu’à 7h45 et le premier arrêt, là où nous avions passé notre première nuit. Nous prenons une grande pause de 15 minutes (bien la preuve qu’on a un groupe qui carbure pour se permettre de se poser aussi longtemps).

Quand nous repartons, nous commençons à croiser tous ceux qui entament leur deuxième journée de trek, certains ont déjà du mal mais tous sentent encore bons. A un passage de petite rivière étroite, un bouchon se forme entre notre groupe qui descend et un qui monte. Dans le lot, j’ai l’impression de reconnaître Michelle, une hollandaise qui avait fait le circuit Food avec moi à Bogota. Par facebook, à mon retour, je vois que c’est bien elle. C’est drôle car les gens que l’on croise, c’est souvent à l’unité, avec assez d’espace entre chacun pour qu’on puisse bien les dévisager et pas de bol, c’est dans un attroupement que je l’ai aperçu. Le monde des voyageurs est assez petit quand ils arrivent dans un pays à la même date.

Le retour continue, je perds mes comparses de vue, je suis habitué maintenant, je vois plein de lézards, des hirondelles,… bon c’est soft le retour niveau faune. Je retrouve le groupe à une ultime pause avant la fin. Je suis pas mal tanné, les autres aussi en fait malgré leur vitesse et on remet ça. Le retour semble interminable. Plus on est proches de la fin, plus on se demande comment ça a pu paraître si court le premier jour. Quand je commence à retrouver un chemin correct, où les motos passent, après la dernière tienda vendeuse de boissons, à chaque virage, je crois voir derrière la fin du périple et les premiers signes de maisons du village El Mamey et au moins 20 fois, je me fais avoir.

Et heureusement, vient l’instant où, là, oui, ce truc de bric et de broc avec du parpaing autour, ça oui, c’est extrêmement bon signe. Il est environ 11h00 quand nous sommes aux abords de la ville. Les autres se baignaient dans le passage de rivière. Je ne souhaite qu’y plonger mes pieds.

Il reste un petit kilomètre jusqu’à notre point de départ, là où nous avons pris notre premier repas et où nous prendrons le dernier, où ils me chanteront un « Joyeux anniversaire » au moment de trinquer (très belle surprise) et tout le monde est vraiment content d’en avoir fini avec ce coin si perdu.

Vers 12h30, c’est le moment de reprendre la jeep, de céder nos bâtons à des nouveaux (fresh meat) trekkers) et nous repartons dans nos pénates. Et là, je me rends compte que j’avais oublié concernant le chauffeur. Il conduit tout à l’oreille dans la route de terre qui nous ramène à la civilisation. C’est vrai, j’avais oublié à l’aller qu’il avait procédé de même. A chaque virage, un petit coup de klaxon pour vérifier qu’aucun véhicule n’arrive de l’autre côté et ainsi, on peut garder sa vitesse et continuer de conduire au milieu (enfin où on peut) de ce chemin cabossé.
Par contre, en ville, il continue de conduire à l’oreille le gars. L’habitude sans doute…

Et voilà comment à 15h30 s’achève ces 80h de voyage en terre inconnue.



En épilogue, pour avoir côtoyé les autres groupes des autres agences pendant ce trek, les différences sont minimes et celui qui pourrait être le plus différent concerne Wiwa tour car le guide est un indigène. Ainsi, il est plus logique d’apprendre des choses sur la culture indigène locale qu’avec d’autres tours mais cela dépend aussi beaucoup du guide et s’il est loquace ou pas. Ce dernier l’était, s’appelle Elysio si vous le voulez à tout prix, et permet de mieux comprendre l’austérité de sa communauté ancrée dans ses traditions, à l’inverse d’un guide qui donc s’ouvre aux « gringos » mais se trouve en conséquence un peu exclu de son peuple par cette attitude. Compliqué tout ça.
N’oubliez pas des pansements contre les ampoules, des sacs plastiques pour compartimenter vos vêtements, des sacs étanches (style Ziplo mais pas du colombien, c’est de la merde) pour l’électronique (car moi, je balisais sévère pour mon appareil photo à chaque traversée de rivière et certaines font réfléchir) et votre bonne humeur, ça fait toujours plaisir.

Et voilà un bas de pantalon qui scintille (or ?). On nous a dit que les "paillettes" resteraient après lavage. Hélas, ce n'est pas vrai.


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